La garnison de l’armée chinoise à Hongkong compte plusieurs milliers de soldats. / Sergei Grits / AP

Soldats, chars d’assaut, snipers, lance-missiles… Avec des images fortes, l’armée chinoise met en garde les contestataires qui défient, depuis deux mois, le pouvoir pro-Pékin à Hongkong.

La vidéo de trois minutes mise en ligne mercredi 31 juillet par la garnison de l’Armée populaire de libération (APL) basée à Hongkong s’accompagne d’une légende dans laquelle les militaires font part de leur « confiance » et de leur « capacité » à maintenir la sécurité dans le territoire semi-autonome.

Un exercice antiémeute musclé

Ces images de guerre comportent un exercice antiémeute dans lequel des soldats lourdement équipés dispersent une foule de manifestants, avec l’appui de blindés et de canons à eau.

« Toutes les conséquences sont à vos risques et périls », avertit un militaire par haut-parleur. Les soldats sont équipés de casques, de boucliers et de matraques. On les voit dérouler des barricades de barbelés et tirer ce qui ressemble à des grenades lacrymogènes en direction des manifestants.

Les militaires arborent une banderole rouge qui met en garde : « Avertissement : cessez de charger ou nous utiliserons la force. » Les manifestants, vite maîtrisés, sont escortés les mains liées derrière le dos en direction de zones décrites par des panneaux comme des « lieux de détention ».

Puis, des citoyens se félicitent de la puissance et de la grandeur de l’armée chinoise, face caméra.

Les manifestants pro-démocratie dans le viseur de Pékin

La vidéo a été diffusée le jour même où des dizaines de personnes ont été présentées à la justice à Hongkong, accusées d’avoir participé à des « émeutes » lors de manifestations le week-end dernier.

L’ancienne colonie, retournée à la Chine en 1997, est sous tension depuis début juin à la suite de manifestations colossales contre un projet de loi qui aurait autorisé les extraditions en direction de la Chine continentale. Ce projet a été retiré, mais la contestation s’est muée en un mouvement, parfois violent, de rejet de l’influence de Pékin, perçue comme étouffant les libertés du territoire.

Le gouvernement chinois avait rappelé le 24 juillet que son armée pouvait être déployée dans les rues de Hongkong en cas de demande des autorités locales pour y maintenir « l’ordre public ». Pékin, qui a jusqu’à présent laissé l’exécutif local gérer la contestation, a aussi averti lundi qu’il ne pouvait « tolérer des violences rampantes ».