Les protestants défilent avec des parapluies, jeudi 1er août, à Hongkong. / ISAAC LAWRENCE / AFP

Alors que Pékin durcit le ton face aux manifestations monstres qui agitent Hongkong depuis deux mois, des fonctionnaires manifestent vendredi 2 août, du jamais-vu de la part d’un secteur connu autant pour son efficacité que pour sa discrétion et son conservatisme.

Les autorités ont prévenu leurs employés qu’ils risquaient un limogeage s’ils descendaient dans les rues. « Toute action minant le principe de la neutralité politique du service public est totalement inacceptable », a menacé le gouvernement, jeudi soir.

Des travailleurs du secteur de la santé ont également appelé à manifester et des employés de banques et de sociétés financières s’étaient déjà mobilisés, jeudi soir. Des rassemblements non autorisés sont également prévus samedi et dimanche, ainsi qu’une grève générale lundi.

Le mouvement, déclenché par l’opposition à un projet de loi hongkongais qui devait permettre les extraditions vers la Chine, et qui est aujourd’hui suspendu, s’est élargi pour contester le recul des libertés dans l’ex-colonie britannique ou exiger des réformes démocratiques.

Arrestations et propagande

Ces dernières semaines, les manifestations qui n’avaient pas reçu d’autorisation ont souvent dégénéré. Ajoutant au climat de tension, les autorités ont annoncé l’arrestation, jeudi soir, de sept hommes et une femme accusés de possession d’explosifs.

Une source policière a affirmé que le fondateur du parti indépendantiste hongkongais HKNP (interdit en 2018), Andy Chan, figurait parmi les personnes interpellées et qu’une « bombe à essence » avait été découverte lors de cette descente de police.

Le HKNP avait beau ne compter qu’une poignée de membres, son existence même provoquait la fureur des autorités chinoises, pour lesquelles l’idée d’une indépendance de leur région semi-autonome est un tabou absolu.

Relativement discrète depuis le début de la contestation, la garnison de l’Armée populaire de libération (APL) basée à Hongkong a lancé cette semaine, au travers d’une vidéo musclée, un avertissement aux contestataires, preuve de l’escalade des tensions dans la région.