La police mène une enquête sur les lieux d’une explosion survenue à Bangkok le 2 août 2019. / LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP

Des bombes ont explosé vendredi 2 août à Bangkok, faisant trois blessés légers. Ces attaques interviennent alors que la capitale thaïlandaise accueille un sommet régional en présence du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Les motivations derrière ces attaques ne sont pas connues à ce stade et les autorités ont appelé à se garder de toute spéculation.

La Thaïlande, familière des violences politiques et des coups d’Etat, reste profondément divisée après les élections controversées de mars qui ont conduit l’ex-chef de la junte militaire Prayut Chan-o-cha à la tête d’un gouvernement civil. Sa victoire était pratiquement acquise car la nouvelle Constitution, adoptée en 2017, octroie à l’armée la nomination des 250 sénateurs. L’opposition avait par ailleurs dénoncé de nombreuses fraudes durant ce scrutin, dénonçant la façon dont les dés avaient été pipés par les militaires.

Motivations inconnues

M. Chan-o-cha a « a ordonné une enquête immédiate », a déclaré la porte-parole du gouvernement thaïlandais Narumon Pinyosinwat, ajoutant que « les mesures de sécurité ont été renforcées ». « Nous devons démontrer notre effort collectif pour lutter contre ceux qui ont l’intention de nuire au pays », a fait savoir Prayut Chan-o-cha sur les réseaux sociaux, exhortant la population à « ne pas paniquer » et à « coopérer » avec les autorités.

« Nous ne savons pas encore combien de personnes sont impliquées », a déclaré à la presse le vice-premier ministre Prawit Wongsuwon, ajoutant que ces attaques ont « probablement pour but de semer la confusion ».

Asean déjà troublé

Ces attentats ont eu lieu alors que la capitale thaïlandaise accueille un sommet des ministres des affaires étrangères des pays d’Asie du Sud-Est en présence de leurs homologues américain, russe et chinois. Ils sont survenus quelques minutes avant un discours du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, présent à Bangkok pour tenter de contrer l’influence chinoise dans la région.

En 2009, le sommet des dirigeants de l’Association des pays d’Asie du Sud-Est (Asean) qui se tenait en Thaïlande avait été annulé après l’intrusion massive de manifestants du mouvement dit des « chemises rouges » dans l’hôtel où se tenait la réunion, dans la station balnéaire de Pattaya. Un certain nombre de dirigeants avaient dû être évacués par des hélicoptères de l’armée thaïlandaise depuis le toit de l’hôtel tandis que d’autres avaient été contraints de fuir par bateau.

Comment la Thaïlande est redevenue une dictature militaire
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