A Securite Civile (civil security) Canadair firefighter plane drops water to fight a wildfire burning in the countryside near Generac, southern France on August 2, 2019. The pilot of a Securite Civile Tracker firefighter plane died after he crashed on August 2, as wildfires destroyed an additional 130 hectares of woodland and vineyards around the city of Generac, in the Gard department, where almost 500 hectares already burnt since July 30, 2019, according to emergency services. / AFP / Pascal GUYOT / PASCAL GUYOT / AFP

Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner s’est rendu dans le Gard samedi 3 août pour rencontrer les pompiers qui luttent contre les incendies qui ravagent le département depuis le début de semaine. Vendredi, le pilote d’un bombardier d’eau est mort après avoir perdu le contrôle de son appareil éteignant un feu qui a brûlé plus de 300 hectares de forêt à Générac, alors qu’un premier incendie avait ravagé 500 hectares plus tôt dans la semaine.

Une enquête a été ouverte sur les circonstances du drame, sous l’autorité du parquet ainsi que du côté du Bureau enquêtes accidents. L’appareil, un Tracker, le plus petit modèle des bombardiers d’eau, d’une capacité de 3 600 litres, n’avait qu’un seul pilote à bord.

Deux personnes ont par ailleurs été interpellées dans l’enquête sur l’origine de l’incendie. Elles ont été libérées samedi vers midi, selon le procureur de la République de Nîmes Eric Maurel. Lors d’une conférence de presse à la base aérienne de la sécurité civile à Nîmes, Christophe Castaner avait fait savoir qu’« au moment du deuxième incendie de Générac » deux personnes avaient été placées en garde à vue. « Il y a eu le signalement de trois personnes qui auraient pu être incendiaires : deux personnes ont été interpellées et des éléments de l’enquête semblent laisser penser qu’elles peuvent être responsables », avait-il détaillé.

« Un acte volontaire »

Le feu a été « maîtrisé » samedi matin, peu de temps avant l’arrivée du ministre. « Les opérations se sont poursuivies toute la nuit, le feu est fixé mais reste sous surveillance. 449 sapeurs-pompiers et 140 véhicules restent engagés pour éviter tout risque de reprise », expliquaient les pompiers du Gard dans un communiqué.

Dès jeudi, le procureur de Nîmes, Eric Maurel, avait clairement privilégié la piste criminelle : « On a exclu la cause naturelle. (…) On considère maintenant qu’il s’agit d’un acte volontaire », a expliqué M. Maurel. Une information judiciaire sera confiée dans les jours qui viennent à un juge d’instruction pour « destruction, dégradation et détérioration de la nature, avec mise en danger d’autrui ». Ces faits sont passibles de condamnation par la cour d’assises et punissables d’une peine maximum de quinze ans de réclusion.

Le ministre de l’intérieur a profité de ce déplacement pour rappeler sa détermination à poursuivre les auteurs de ces départs de feu.

« Nous ne laisserons passer aucune enquête et nous mettrons tous les moyens à chaque fois qu’il y a un incendie pour que ceux qui de façon irresponsable font courir des risques à la vie de celles et ceux qui combattent les feux et ceux qui vivent sur ce territoire (…) soient systématiquement appréhendés et mis à disposition de la justice ».

« La situation reste particulièrement défavorable »

A Vauvert, où un autre feu s’était déclenché, les opérations d’extinction et de noyage se sont poursuivies toute la nuit. De nombreux points chauds ont été traités. « Le feu n’a pas progressé mais reste sous étroite surveillance », a fait savoir la même source. « Aucune habitation n’a été touchée », précisaient les secours samedi matin.

Un troisième incendie à Montignargues a été éteint après avoir brûlé onze hectares. Une surveillance a été maintenue toute la nuit. « La situation météorologique reste particulièrement défavorable et toutes les conditions sont réunies pour que de nouveaux feux puissent survenir », souligne le service départemental d’incendie et de secours dans son dernier bulletin.