Après des mois de tractations au sein de la coalition au pouvoir, le ministre de la justice néo-zélandais, Andrew Little, a présenté, lundi 5 août, le projet de loi sur l’avortement. / Nick Perry / AP

Le projet de loi était attendu de longue date. Le gouvernement néo-zélandais a publié lundi un texte visant à libéraliser l’avortement, qui sera considéré comme relevant du domaine de la santé et du choix des femmes plutôt que comme un crime. Aux termes de ce projet de loi, qui sera présenté jeudi au Parlement, une femme pourra se faire avorter jusqu’à la vingtième semaine de grossesse et sur avis médical au-delà.

La Nouvelle-Zélande est actuellement dotée de lois restrictives sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). L’avortement est considéré comme un crime, mais une faille juridique permet à une femme d’avorter si deux médecins conviennent que la grossesse la met en danger physique ou mental. Selon des chiffres officiels, environ 13 000 avortements ont été pratiqués l’an dernier dans le pays, dont 57 après la vingtième semaine de grossesse.

« Il est temps que cela change »

« L’avortement est la seule procédure médicale qui demeure un crime en Nouvelle-Zélande. Il est temps que cela change », a déclaré le ministre de la justice, Andrew Little, en présentant le texte, dont l’élaboration a nécessité des mois de tractations au sein de la coalition tripartite. Le vote au Parlement risque de dépendre davantage des convictions individuelles des députés que de leurs appartenances partisanes.

Le projet de loi prévoit également d’établir des « zones de sécurité » de 150 mètres autour des cliniques pratiquant l’avortement afin d’éviter aux femmes d’être harcelées par des manifestants opposés à l’avortement.

De son côté, le groupe pour le droit à l’avortement Women Aotearoa s’est félicité de cette annonce mais s’est interrogé sur la nécessité de la limitation à vingt semaines de grossesse.