Fiona Kolbinger, lundi 5 août sur les routes du Finistère. / DAMIEN MEYER / AFP

C’est une première dans l’histoire du cyclisme d’ultra-endurance. L’athlète Fiona Kolbinger, 24 ans, s’est offert, mardi 6 août au matin, une victoire dans la Transcontinentale, une épreuve titanesque de 4 000 kilomètres en totale autonomie et sans assistance. En dix jours, deux heures et quarante-huit minutes, la jeune Allemande devance ainsi ses 266 concurrents, parmi lesquels figuraient onze femmes.

Tout le long de ce périple parti le 27 juillet de Burgas, en Bulgarie, l’amatrice a tenu une cadence infernale. Chaque jour, elle a pédalé entre quinze et dix-sept heures, s’offrant au maximum quatre heures de sommeil, pour gagner au plus vite sa destination finale : la ville bretonne de Brest.

Pas de parcours défini

Fondée en 2013 pour « raviver l’âge d’or du cyclisme, avec les moyens du XXIe siècle », la Transcontinentale présente l’originalité de ne pas imposer de parcours aux cyclistes engagés, mais seulement quatre points de passage. Cette année, il s’agissait de Bouzloudja (Bulgarie), Besna Kobila (Serbie), le col de Gardena, dans les Alpes de l’Ötztal (Italie), et l’Alpe d’Huez (France). Libre aux coureurs de composer avec ces contraintes, ce qui révèle des stratégies variées. Fiona Kolbinger a ainsi choisi de passer par le col du Galibier, comme Thibaut Pinot voilà quelques semaines sur les routes du Tour de France.

La course, surnommée le « Vendée Globe cycliste », impose en outre de n’avoir recours à aucun soutien extérieur, tant pour les réparations, le ravitaillement que le repos. Les cyclistes ne disposent que de ce qu’ils transportent avec eux, et consommant uniquement ce qu’ils trouvent sur leur route. La plupart dorment où ils peuvent, qui dans les fossés ou sous des abribus, rapporte ainsi La Croix.

C’était la première fois que Fiona Kolbinger s’élançait sur cette compétition, et « c’est ce qui constitue le principal exploit de sa performance », souligne mardi matin l’organisation de la course. La ligne à peine franchie, la jeune femme, qui travaille dans le domaine de la recherche contre le cancer à Heidelberg, dans le Land de Bade-Wurtemberg, a pourtant estimé qu’elle « aurait pu repousser encore un peu plus ses limites ».