Quelque 400 tonnes de plomb ont fondu lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame le 15 avril. / STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

Cent soixante-quinze enfants ont été soumis à des tests après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour mesurer le taux de plomb présent dans leur sang, a annoncé mardi 6 août au soir l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France dans un communiqué.

« Trois mois et demi après l’incendie, ce sont donc au total 175 plombémies qui ont été prescrites : deux d’entre elles sont supérieures au seuil de déclaration obligatoire de 50 microgrammes [par litre de sang], 16 sont situées dans l’intervalle de vigilance et 146 sont en dessous du seuil de vigilance », peut-on lire dans le document.

Suivi régulier

L’un des deux enfants chez lesquels le dépistage a permis de déceler un taux de plomb supérieur au seuil de déclaration obligatoire avait été identifié dès le mois de juin, mais les analyses effectuées à son domicile avaient montré « des causes multiples d’exposition au plomb, dont certaines sans lien avec l’incendie de Notre-Dame », avait précisé l’ARS dans un précédent rapport.

Le deuxième cas de dépassement nouvellement identifié concerne une plombémie « légèrement supérieure au seuil de déclaration obligatoire » et qui « ne nécessite pas de thérapeutique particulière mais impliquera un suivi régulier », note l’ARS dans son communiqué, en précisant que l’école dans laquelle était accueilli cet enfant avait été fermée. La jeune sœur de cet enfant, dans le même groupe scolaire, présentait quant à elle un taux inférieur au seuil de vigilance, est-il également expliqué.

Les différents enfants dont la plombémie se situe dans l’intervalle de vigilance ou dépasse le seuil de déclaration obligatoire font l’objet d’un suivi individuel spécifique par le Centre antipoison et de toxicovigilance, en complément de celui assuré par leur médecin traitant.

Ecoles fermées

Le 25 juillet, deux écoles proches de Notre-Dame, qui accueillaient des enfants en centre de loisirs pour l’été, ont été fermées « par mesure de précaution » par la Mairie de Paris.

Les écoles, élémentaire et maternelle, situées rue Saint-Benoît (6e arrondissement), qui accueillaient des enfants en centre de loisirs pour l’été, avaient été fermées « par précaution » jeudi, des taux en plomb supérieurs à 5 000 µg/m2 ayant été relevés dans les cours extérieures, avait expliqué la Mairie de Paris à l’Agence France-Presse.

Le groupe scolaire pollué au plomb après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame ne rouvrira pas tant que le taux ne redescendra pas à 1 000 µg/m2 (microgrammes par mètre carré), a déclaré vendredi 26 juillet Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire de Paris.

400 tonnes de plomb fondu

Quelque 400 tonnes de plomb ont fondu lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, le 15 avril. Une partie s’est dispersée dans le centre de Paris, exposant travailleurs et riverains à des poussières toxiques.

L’association Robin des bois a déposé une plainte contre X pour mise en danger d’autrui. Des taux de plomb supérieurs au seuil de vigilance ont notamment été mesurés dans des établissements scolaires des environs et des écoles ont été fermées à la fin de juillet pour être nettoyées.

L’exposition au plomb peut notamment augmenter le risque d’hypertension artérielle et de lésions rénales chez l’adulte ; elle est susceptible d’entraîner des fausses couches chez les femmes enceintes. Elle est particulièrement nocive pour les enfants, chez lesquels elle peut affecter le système nerveux central, avec des effets neurologiques et comportementaux irréversibles et dont la gravité s’accroît avec le niveau d’exposition.

Notre-Dame de Paris : les images de l’incendie
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