À Belfast, la capitale de l’Irlande du Nord, le 5 août. / PAUL FAITH / AFP

Ses célèbres grues jaunes siglées de son historique H & W trônent toujours sur le port de Belfast, visibles à des kilomètres à la ronde. Mais il n’y a plus de chantier naval. Harland and Wolff, fondé en 1861, a été placé, mardi 6 août, sous le régime des faillites par la compagnie pétrolière norvégienne Dolphin Drilling, son actuel propriétaire.

La capitale d’Irlande du Nord met un terme à plus d’un siècle et demi d’histoire industrielle. Le chantier naval a notamment construit les trois navires révolutionnaires de la classe Olympic pour la White Star Lines, dont le célèbre Titanic, qui a coulé en avril 1912 au large de Terre-Neuve, lors de son voyage inaugural entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le chantier a également fourni près de 150 navires de guerre pour les Alliés. Cependant, ces dernières années, le chantier n’avait plus grand-chose à voir avec ses heures de gloire du début du XXe siècle, quand plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers arpentaient quotidiennement l’immense zone portuaire.

Voilure industrielle sensiblement réduite

Le site s’est progressivement éloigné de la construction navale, largement délocalisée en Asie, pour se concentrer sur des projets d’énergie éolienne et de génie maritime. Lundi, seuls 130 employés se trouvaient encore sur le site, qu’ils ont d’ailleurs décidé d’occuper pour faire pression sur les pouvoirs publics.

Cependant, Belfast avait déjà décidé de réduire sensiblement la voilure industrielle. La zone industrielle historique a été en grande partie requalifiée en zone de loisirs, de logements et de bureaux. Après l’installation de l’Odyssey, un complexe de loisirs, puis d’un musée à la gloire du Titanic, plusieurs résidences hôtelières et de nouveaux logements ont vu le jour. Le quartier accueille également des studios de cinéma, où ont été tournées certaines séquences de la série à succès Game of Thrones.

Titanic Quarter – ainsi que la zone a été rebaptisée – a été l’un des atouts touristiques du renouveau de Belfast, vingt et un ans après la signature des accords de paix entre les communautés protestante et catholique d’Irlande du Nord.