Un manifestant brandit une pancarte "JOH démission" lors d’une manifestation à Tegucigalpa, au Honduras, le 6 août. / Elmer Martinez / AP

Des milliers de manifestants ont défilé mardi 6 aôut dans le centre de la capitale hondurienne pour réclamer le départ du président Juan Orlando Hernandez, soupçonné par un tribunal américain de liens avec le narcotrafic, au lendemain d’affrontements entre la police et des étudiants.

« JOH dehors », en référence aux initiales du président Juan Orlando Hernandez, ont scandé quelque 10 000 manifestants dans le centre de Tegucigalpa.

Comme la veille, des étudiants de l’Université nationale autonome du Honduras (Unah) qui participaient à la manifestation ont lancé des projectiles sur les policiers qui ont répliqué avec du gaz lacrymogène.

Soupçonné d’avoir reçu de l’argent pour ses campagnes

La manifestation se tenait à l’initiative de fonctionnaires des secteurs de la santé et de l’éducation, associés à des partis d’opposition, via des appels vidéos diffusés sur les réseaux sociaux.

« Nous exigeons le départ du dictateur, dont l’élection n’est pas légitime puisque liée à une fraude, » a expliqué à l’Agence France-Presse l’universitaire Edwin Hernandez.

Certains partis d’opposition affirment que le président Hernandez a été élu en novembre 2017 à l’occasion d’une élection truquée soutenue par les Etats-Unis.

Médecins et enseignants, soutenus par les étudiants et de nombreux habitants, étaient déjà à l’origine en juin d’une mobilisation contre deux décrets gouvernementaux qui, selon eux, privatisent la santé et l’éducation.

L’arrestation en novembre de Tony Hernandez, le frère du président, aux Etats-Unis où il doit être jugé pour trafic de drogue, a également cristallisé le mécontentement de la population du petit pays d’Amérique centrale (9 millions d’habitants).

Le président Hernandez est soupçonné par un tribunal de New York d’avoir reçu de l’argent du narcotrafic pour ses campagnes électorales, comme député en 2009 et comme président en 2013.