Vêtus de noir, les avocats ont défilé depuis la Cour suprême jusqu’au ministère de la justice. / Kin Cheung / AP

Une rivière de femmes en tailleur et d’hommes en costume-cravate a inondé les rues de Hongkong, sous un soleil brûlant. Après les fonctionnaires, des centaines d’avocats, silencieux et pacifiques, ont illustré leur soutien au mouvement, mercredi 7 août. Malgré les sévères avertissements de Pékin, les manifestants prodémocratie ont toujours le soutien de la population hongkongaise.

La veille, Pékin avait adressé son plus ferme avertissement en date aux manifestants qui défient depuis deux mois le régime communiste. « Qui joue avec le feu se brûle à mort », a lancé le porte-parole du Bureau des affaires de Hongkong et Macao au gouvernement chinois, M. Yang Guang.

Des poursuites judiciaires « sélectives »

Vêtus de noir, les avocats ont défilé depuis la Cour suprême jusqu’au ministère de la justice. C’est la deuxième marche organisée depuis le début de juin par ces professionnels, qui se tiennent habituellement à l’écart des manifestations. Ils ont indiqué soutenir la demande d’enquête indépendante sur l’application de la loi formulée par les manifestants prodémocratie et protester également contre les poursuites intentées par le parquet, jugées politiquement motivées.

« Je n’aime vraiment pas les manœuvres de ce gouvernement destinées à diviser et à semer la peur », a déclaré l’avocate Anita Yip, qui estime que « les poursuites sont engagées de manière sélective ». La population perçoit une différence de traitement de la part de la police selon qu’il s’exerce sur des manifestants ou sur des membres de triades présumés, qui les ont agressés le 21 juillet.

La police de Hongkong a arrêté plus de 500 contestataires, en faisant inculper des dizaines pour participation à des émeutes, un chef passible de jusqu’à dix ans de prison. Parallèlement, seuls 19 hommes ont été arrêtés pour l’agression survenue le mois dernier qui avait fait 45 blessés ; ils ont été inculpés pour le chef moins grave de rassemblement illégal.