Le mois de juillet a été le plus meurtrier pour les civils en Afghanistan depuis deux ans d’après l’ONU. / MOHAMMAD ISMAIL / REUTERS

La fumée a, une nouvelle fois, envahi les rues de Kaboul. Au moins 95 personnes ont été blessées, « dont une majorité de femmes et d’enfants », dans l’explosion d’une voiture piégée, mercredi 7 août au matin, ont rapporté les autorités. Le porte-parole du ministère de l’intérieur, Nasrat Rahimi, a déclaré qu’il s’agissait d’« un véhicule rempli d’explosifs (qui) a explosé à l’entrée du commissariat de police dans l’ouest de Kaboul à 9 heures (4 h 30 GMT) ».

Un important champignon de fumée s’est élevé dans le ciel, faisant craindre de nombreuses victimes civiles. « Les vitrines d’une vingtaine de magasins, certains à un kilomètre du lieu de l’explosion, sont brisées », a témoigné le commerçant Ahmad Saleh, ajoutant que sa « tête tourne encore ». Au moins 95 personnes ont été transportées, blessées, dans les hôpitaux de la ville, a déclaré le porte-parole du ministère de la santé, Wahidullah Mayar.

Les talibans revendiquent l’attentat

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l’attaque sur les réseaux sociaux, ajoutant qu’elle avait été commise par un kamikaze. Cette attaque survient alors que les représentants talibans mènent, depuis le 3 août, un huitième round de négociations avec les Etats-Unis à Doha. Les deux parties s’étaient d’ailleurs félicitées des « excellents progrès » réalisés et espéraient signer un accord de paix bilatéral.

« Les efforts de paix se sont intensifiés ces dernières semaines, tout comme le conflit sur le terrain », a regretté Tadamichi Yamamoto, chef de la Mission d’aide des Nations unies en Afghanistan. Il a appelé « toutes les parties à ne pas intensifier les opérations militaires en pensant que cela leur offrira une position plus forte dans les pourparlers de paix. »

Ce énième attentat laisse les habitants de Kaboul épuisés. D’après l’ONU, les violences ont fortement augmenté en juillet, le mois le plus sanglant depuis mai 2017, avec plus de 1 500 civils tués ou blessés dans le pays.