L’« Ocean-Viking » dans le port de Marseille le 4 août. / CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Le successeur de l’Aquarius connaît ses premiers déboires. Alors que l’Ocean-Viking voulait se ravitailler à Malte, le petit pays lui a refusé ses eaux territoriales, l’obligeant à mettre directement le cap sur la zone de secours, jeudi 8 août au matin. C’est la première fois que Malte interdit, au tout dernier moment, à un bateau d’approcher alors qu’il s’était dérouté plus à l’est.

Le bâtiment de 69 mètres battant pavillon norvégien avait quitté Marseille dimanche soir et souhaitait faire le plein de carburant avant de lancer ses opérations dans la zone de recherches et de secours. « Nous avons de l’eau, du carburant, des gens attendent d’être secourus, on continue », a décidé le coordinateur des opérations de secours, Nicholas Romaniuk, devant ses troupes déçues du revirement des autorités maltaises. M. Romaniuk estime que le carburant à bord de l’Ocean-Viking lui permettra de conduire des opérations de secours pendant dix à douze jours, moins qu’espéré.

30 000 migrants secourus

Cette mission est la première de ce navire, qui succède à l’Aquarius dont le pavillon panaméen a été retiré. Interdits de navigation depuis dix mois, les marins sauveteurs de SOS Méditerranée ont multiplié les briefings et les entraînements à bord ces derniers jours pour se familiariser avec ce nouveau bateau et encadrer au mieux les nouveaux venus dans leurs rangs.

L’ONG, qui mène des campagnes de secours en Méditerranée centrale depuis 2016, a développé des protocoles précis pour encadrer ses opérations, qu’il faut répéter en imaginant toutes sortes de scénarios, et surtout les pires. Grâce leur organisation quasi militaire, SOS Méditerranée et MSF ont sauvé plus de 30 000 vies en moins de trois ans à bord de l’Aquarius.