Sous la pression, l’industrie du jeu vidéo va rendre les « loot boxes » plus transparentes
Sous la pression, l’industrie du jeu vidéo va rendre les « loot boxes » plus transparentes
Par William Audureau
A partir de 2020, les jeux sur console devront communiquer sur la probabilité d’obtenir un objet virtuel dans chaque coffre à surprise payant.
Dans le collimateur des autorités de régulation des jeux d’argent depuis 2017, l’industrie de la manette s’engage à plus de transparence. Microsoft, Nintendo et Sony, les trois principaux constructeurs de consoles, vont mettre en place une nouvelle politique encadrant les « loot boxes », ces coffres à surprises souvent payants, que leurs opposants assimilent à des jeux de hasard dissimulés.
Les nouvelles règles en place « exigeront que les loot boxes payantes développées pour leurs consoles respectives affichent le niveau de rareté ou la probabilité d’obtenir les objets virtuels placés aléatoirement [dans ces pochettes-surprises] », explique dans un communiqué publié mercredi 7 août l’Electronic Entertainment Association, le syndicat américain des acteurs du jeu vidéo.
Cette mesure, inspirée des exigences du gouvernement chinois en la matière, entrera en vigueur en 2020. Elle viendra s’ajouter à celle déjà annoncée en février 2018, l’ajout d’une nouvelle signalétique concernant la présence d’achats facultatifs, imitée en août 2018 par l’organisme européen de classification des jeux, le PEGI.
Pression des législateurs
Par ailleurs, l’ESA précise qu’une douzaine d’éditeurs se sont également engagés de leur côté à afficher le taux de chance d’obtenir un objet virtuel dans un coffre payant, et ce dans tous leurs jeux, y compris, devine-t-on, sur smartphones et ordinateurs, mais pas avant la fin de l’année 2020.
L’annonce de l’ESA fait suite à la table ronde organisée mercredi 7 août à l’initiative de la Federal Trade Commission, l’autorité américaine chargée du contrôle des pratiques commerciales, avec pour but « d’explorer les idées d’autres mécaniques [de jeu] qui soient plus protectrices pour le consommateur. » Dans un communiqué distinct, l’entreprise derrière le très populaire jeu de football motorisé Rocket League, Psyonix, a par ailleurs annoncé ce même jour le retrait des loot boxes d’ici à la fin de 2019.
Ces pochettes-surprises sont déjà interdites en Belgique et aux Pays-Bas. En France, l’Arjel, l’autorité de régulation des jeux en ligne, a conclu en 2018 que les loot boxes n’étaient pas à proprement parler des jeux d’argent, mais qu’elles constituaient néanmoins un mécanisme problématique. Et ce en raison de leur présence dans des productions jouées par des mineurs, de l’opacité des algorithmes et du recours à des stratagèmes de manipulation psychologique issus du monde des machines à sous.