La ville de Benidorm en Espagne, le 5 août 2018. / JOSE JORDAN / AFP

L’affaire provoque un vif émoi en Espagne. Cinq Français âgés de 18 et 19 ans ont été mis en examen jeudi 8 août pour abus sexuel, à Benidorm, en Espagne, à la suite de la plainte d’une Norvégienne de 20 ans, qui les accuse de viol en réunion.

Après avoir été entendus par une juge d’instruction, trois d’entre eux ont été placés en détention provisoire, tandis que les deux autres ont été remis en liberté. Les suspects avaient été interpellés mercredi à l’aube dans leur appartement touristique, alors qu’« ils devaient rentrer dans leur pays le lendemain », a indiqué la Guardia Civil dans un communiqué.

L’alerte avait été donnée peu avant 2 heures du matin par le centre de santé où s’était présentée la jeune femme. Celle-ci a raconté aux enquêteurs avoir été contactée sur le réseau social Tinder par les jeunes Français, avant de les rejoindre, en compagnie d’une amie. Puis tous s’étaient rendus dans le logement de vacances des jeunes hommes. Mais au cours de la nuit une des deux Norvégiennes a quitté le logement, laissant son amie seule avec les cinq hommes, qui l’auraient ensuite violée. Les jeunes femmes ont pu fournir des éléments concernant l’identité des cinq Français, grâce à leurs profils sur les réseaux sociaux.

« Des gentils gosses, pas des jeunes à problèmes »

Tous Toulousains, ce « sont des bacheliers, des gentils gosses, pas des jeunes à problèmes en France », a affirmé Me Frédéric David, l’avocat français de l’un d’eux, précisant que leurs familles s’étaient rendues sur place en Espagne. Son client a reconnu « un rapport sexuel » avec la plaignante, mais en assurant qu’il s’agissait d’une relation « consentie et pas en réunion ». « Les faits se sont passés dans un contexte très alcoolisé de part et d’autre », a ajouté Me David, évoquant aussi le « contexte particulier de Benidorm », connu comme « un lieu de fête entre jeunes » et le « caractère très explicite de l’application de rencontre Tinder », utilisée pour le rendez-vous.

Les médias espagnols ont titré « la meute », en référence à un viol en réunion survenu en 2016 et qui a secoué le pays. Dans cette affaire, cinq hommes avaient été condamnés à neuf ans de prison pour « abus sexuel », provoquant des manifestations féministes massives demandant la requalification en « viol en réunion ». Elles ont finalement été entendues, la plus haute instance judiciaire espagnole ayant requalifié les faits et alourdi la peine à quinze ans de prison, en juin dernier.