Des soutiens séparatistes de l’indépendance du sud du Yemen ont saisi un tank dans dans une caserne d’Aden, samedi 10 août. / NABIL HASAN / AFP

La coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen a annoncé, dimanche 11 août, avoir frappé une position posant « une menace » à un important site du gouvernement yéménite, au lendemain de la prise par des séparatistes du palais présidentiel à d’Aden, dans le sud du pays.

La coalition a appelé les séparatistes du Conseil de transition, qui luttent pour que le sud du Yémen soit indépendant, à « se retirer complètement des positions prises par la force » sous peine de nouvelles frappes. « Ceci a été la première opération et elle sera suivie d’une autre si cette déclaration de la coalition n’est pas respectée », a mis en garde la coalition conduite par les Saoudiens qui soutient le gouvernement yéménite.

L’annonce de la frappe de la coalition intervient au lendemain de la prise, par les séparatistes, de trois casernes et du palais présidentiel à Aden, une prise surtout symbolique puisque le chef de l’Etat yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi vit en Arabie Saoudite.

La coalition dirigée par les Saoudiens se déchire

Le Yémen, déjà ravagé par plus de cinq ans de guerre entre des forces progouvernementales luttant contre les rebelles Houthis, s’est enfoncé davantage dans le chaos ces derniers jours alors que des affrontements ont éclaté entre différentes unités du camp antirebelles à Aden, dans le sud du pays.

Ces affrontements, qui ont fait au moins 18 morts depuis mercredi, opposent des partisans de l’indépendance du sud du Yémen aux unités du gouvernement yéménite. Ils mettent aussi à mal l’unité de la coalition militaire menée par les Saoudiens qui intervient depuis 2015 contre les Houthis. En effet, le gouvernement yéménite a accusé les Emirats arabes unis – un des partenaires clés de la coalition – de soutenir les séparatistes alors que Ryad continue d’appuyer le président Hadi.

Trente-huit morts dans des combats en janvier

Le Yémen du Sud était un Etat indépendant jusqu’en 1990. Dans le Sud, le ressentiment est fort contre leurs compatriotes du Nord, accusés d’avoir imposé par la force l’unification du pays. A cette hostilité Nord-Sud s’ajoute donc désormais le conflit au sein de la coalition hétéroclite formée au départ pour défendre le gouvernement.

Ce n’est pas la première fois que les séparatistes du Conseil de transition du Sud (STC) s’opposent aux unités loyales au président Hadi. En janvier déjà, des combats avaient fait au moins 38 morts ; la situation ne s’était apaisée qu’après une intervention concertée saoudo-émiratie.

Les affrontements à Aden rendent encore un peu plus inextricable la situation d’un pays où des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, ont déjà trouvé la mort à la suite de la guerre civile, selon diverses organisations humanitaires.

Guerre au Yémen : pourquoi le pays est en train de disparaître
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