« Timbres magazine » (Timbropresse), en vente en kiosques.

Les philatélistes néophytes ou chevronnés peuvent profiter des vacances pour s’adonner au plaisir de la lecture de la presse spécialisée. Un moyen de ne pas manquer les nouvelles parutions de timbres, de se divertir, d’apprendre auprès des meilleurs experts, avant de faire fructifier leurs connaissances nouvellement acquises.

« En proie à une crise économique grave depuis la fin du XXe siècle, le Zimbabwe connaît une hyperinflation. La poste qui la subit de plein fouet a mis au point une stratégie », explique Alain Vailly dans la livraison datée juillet-août de Timbres magazine.

Ainsi, en juin, l’inflation annuelle s’est établie à 176 %, encore loin de l’hyperinflation que ce pays a connue en 2008-2009… A l’époque, l’effondrement de la monnaie nationale, le dollar zimbabwéen, avait causé une hausse des prix qui avait atteint jusqu’à 500 milliards de pour cent et contraint le gouvernement à adopter le dollar américain comme monnaie d’échange.

La solution ? Emettre des timbres avec une valeur faciale « codée », exprimée en lettre, dont le prix de vente suit les dévaluations : « Z pour l’affranchissement des plis internes du premier échelon de poids, A pour l’affranchissement des plis du premier échelon à destination des pays africains, E pour l’affranchissement des plis du premier échelon à destination des pays européens et R pour l’affranchissement des plis du premier échelon à destination des autres pays »… L’auteur précise que pour les particuliers, « cela conduit à des plis taxés (…), les expéditeurs laissant la charge du recouvrement de la taxe postale à leurs correspondants ». Avant de conclure que « l’hyperinflation est un fléau pour les peuples mais une aubaine pour les collectionneurs (…) », amateurs de tarifs postaux, de courriers exotiques surchargés de timbres ou de marques d’affranchissement atypiques.

Timbres suisses émis en mai pour annoncer la Fêtes des vignerons à Vevey.

Autre registre, avec « la fête des vignerons : une belle thématique sur la vigne et le vin », signée Jean-Louis Emmenegger, qui nous conduit… à Vevey, en Suisse, dont l’édition 2019 s’est achevée le 11 août. Cette manifestation dont l’origine remonte au XVIIe siècle, raconte l’auteur, est organisée « tous les 25 ans environ »… Un événement que la poste helvétique n’a pas manqué de fêter avec des timbres, en 1955, 1977, 1999, les derniers ayant été émis le 2 mai.

Toujours dans Timbres magazine, qui se diversifie, Serge Zeyons, le spécialiste des cartes postales anciennes, s’intéresse à Notre-Dame de Paris. Il souligne que « l’intérêt de ces images est de s’inscrire depuis plus d’un siècle dans l’histoire de la cathédrale »… Et, si les vues classiques du monument se dénichent entre 3 et 4 euros – « compter avec la surcote sans doute momentanée consécutive à l’incendie du 15 avril » –, « quelques sujets peuvent donner lieu à des estimations supérieures : dessin de Victor Hugo, illustration pour le roman Notre-Dame de Paris : 12/15 euros. Obsèques du cardinal Richard, archevêque de Paris, qui se déroulent le 2 décembre 1908 : 15/20 euros. Caricature de Victor Hugo par André Gill en février 1902 : 40/50 euros »

« L’Echo de la timbrologie » (Yvert et Tellier), en vente par abonnement.

Le mensuel L’Echo de la timbrologie de juillet-août est parti à la rencontre de Louis Fanchini, « un des spécialistes mondiaux de la première émission philatélique de Grèce » – les « Grosses têtes d’Hermès » – dont les collections ont été récompensées aux plus hauts niveaux. Une passion qui lui vient sans doute de sa mère, d’origine crétoise ! A Montpellier, pour le championnat de France de philatélie organisé en juin, où il a décroché le Grand Prix de l’exposition nationale, il a ainsi présenté des Grosses têtes d’Hermès sur toute leur durée d’utilisation, de la fabrication aux usages postaux, de 1861 à 1901.

Louis Fanchini justifie l’intérêt de ces timbres uniques par leur mode d’impression (par « frappe directe au balancier » monétaire), dont le premier tirage (dit « de Paris ») a été réalisé en France avant que la Grèce (1 million d’habitants en 1860 « et sort de trois siècles de domination ottomane avec un faible pourcentage de lettrés. Les courriers sont surtout commerciaux ») ne prenne le relais.

Pour le tirage de Paris, les 1 345 000 timbres livrés ont été répartis « entre leurs 94 bureaux. Quinze jours après la livraison, tous les gros bureaux – Athènes, Patras, Syros, Le Pirée… avaient épuisé leur stock. De ce moment-là, les Grecs ont imprimé leurs timbres ».

Le collectionneur révèle que les sept planches typographiques pour les sept premières valeurs de cette série « seront sorties des réserves du Musée de la poste d’Athènes pour être exposées pour la première fois à Notos 2021, l’exposition internationale qui se tiendra à Athènes en 2021 ». Des planches magnifiques que les amateurs peuvent déjà découvrir sur le site Internet de la manifestation.

« La Philatélie française », éditée par la Fédération française des associations philatéliques, en vente par abonnement.

Le bimestriel édité par la Fédération française des associations philatéliques (FFAP), La Philatélie française, publie dans son numéro daté juillet-août la deuxième partie d’une étude signée Patrick Lavenas, consacrée à l’île de la Cité et à Notre-Dame de Paris. Timbres, entiers postaux, oblitérations, empreintes de machines à affranchir du monde entier, parfois surprenants, abondent pour illustrer la construction du monument, et tous ses aspects… avant l’incendie qui le ravagea : flèche, toit, charpente, façade occidentale, vitraux, sculptures, orgues, cloches, parvis, etc.

Timbre d’Antigua et Barbuda qui représente Mickey et Minnie devant Notre-Dame.

Histoire postale pour initiés… mais qui montre que l’on peut tout collectionner : le dossier réalisé par Laurent Bonnefoy sur « une formule postale centenaire : l’étiquette de déclaration en douane » !… L’auteur rappelle qu’au « début du XXe siècle, seuls les colis postaux et les boîtes de valeur déclarée peuvent contenir des marchandises passibles de droit de douane ». Jusqu’en 1919, où tout le courrier est concerné, avec « une circulaire postale » qui signe « la création du premier modèle d’étiquette de douane (…). Un siècle plus tard, ce type d’étiquette continue à servir dans la plupart des pays », apposée sur des enveloppes, dont les collectionneurs recherchent des variantes de modèles, de destinations, de tarifs. « Cette déclaration en douane simplifiée, une invention française adoptée dans le monde entier, ne cesse donc d’être employée depuis cent ans », conclut Laurent Bonnefoy.

« Atout timbres » (Yvert et Tellier), en vente en kiosques.

Chypre est à la une d’Atout timbres du 15 juillet-15 septembre, île à laquelle le mensuel consacre quatre pages. Le journal traite principalement des timbres de la République de Chypre, depuis son indépendance en 1960, évoquant tout de même les timbres de Grande-Bretagne en usage du temps où l’île était une colonie britannique. Il ne manque pas de rappeler l’invasion turque en 1974, condamnée en 1975 par le conseil de sécurité des Nations unies, les Chypriotes turcs proclamant en 1983 la République turque du Nord de Chypre, non reconnue par la communauté internationale à l’exception de la Turquie.

Les timbres chypriotes insistent sur le combat permanent de Chypre pour sa « libération », le mensuel déclinant ensuite quelques thématiques fortes : relations entre Chypre et l’Europe ; spécialités gastronomiques (le halloumi, fromage de chèvre traditionnel, etc.) ; trésors archéologiques (mosaïques de Paphos) ; église orthodoxe de Chypre… sans oublier les personnalités « locales » connues comme le prix Nobel d’économie 2010 Christopher Pissarides, né à Nicosie… Pour les chanteurs Georges Michael (1963-2016), de son vrai nom Georgios Kyriacos Panayiotou (de père chypriote) ou la chanteuse Diam’s (Mélanie Georgiades), née à Nicosie d’un père chypriote, les timbres attendront encore un peu !…

Timbres magazine, 108 pages, 6,50 euros, en vente en kiosques, par correspondance ou par abonnement auprès de l’éditeur, Timbropresse.
La Philatélie française, 36 pages, 4,50 euros. En vente seulement par correspondance ou par abonnement auprès de la FFAP, 47, rue de Maubeuge, 75009 Paris (Tél. : 01-42-85-50-25 et courriel : ffap.philatelie@laposte.net).
L’Echo de la timbrologie, 84 pages, 5,50 euros. En vente uniquement par correspondance ou par abonnement, auprès de l’éditeur, Yvert et Tellier.
Atout timbres, 32 pages, 2,20 euros, en vente en kiosques ou par abonnement auprès de l’éditeur, Yvert et Tellier.