Photographie de Jeffrey Epstein dans le registre des agresseurs sexuels de l’Etat de New York. / Handout / REUTERS

Le directeur de la prison fédérale de Manhattan où le financier Jeffrey Epstein a été retrouvé mort samedi a été muté à titre temporaire, et deux des employés suspendus pendant l’enquête, a annoncé mardi 13 août le ministère de la justice américain.

Des mesures supplémentaires pourraient être prises, a ajouté dans un communiqué la porte-parole du ministère, Kerri Kupec. Le ministre de la justice, William Barr, avait dénoncé la veille des carences « pour sécuriser de manière adéquate » la prison où était détenu depuis le début de juillet Jeffrey Epstein, accusé d’agressions sexuelles sur mineures.

Le sexagénaire a été retrouvé mort vers 6 h 30 samedi 10 août au Metropolitan Correctional Center, une prison réputée particulièrement sûre et où il attendait son procès qui devait commencer au plus tôt en juin 2020. Il avait été arrêté le 6 juillet et inculpé à New York pour avoir organisé, de 2002 à 2005 au moins, un trafic sexuel impliquant des dizaines de jeunes filles, certaines n’étant alors qu’au collège.

Le système carcéral au centre de la polémique

Le personnel carcéral a rapidement été mis en cause. En effet, Epstein a été retiré du système de surveillance anti-suicide le 29 juillet pour une raison inconnue alors qu’il avait déjà essayé d’attenter à ses jours le 23 juillet. En outre, il était seul dans sa cellule, qu’il aurait dû partager avec un autre détenu, et les rondes prévues toutes les trente minutes n’ont pas été respectées.

Certains médias, à l’instar d’USA Today, ont accusé les manques de moyens du système carcéral, la prison MCC étant, d’après eux, en sous-effectifs. D’autres observateurs ont privilégié des thèses conspirationnistes, alors que même le New York Times parle de « suicide apparent ». M. Epstein était en effet un jet-setteur incontournable avant de devenir le criminel le plus en vue des Etats-Unis. Sa proximité avec des personnalités politiques et du monde des affaires de premier plan, comme le prince Andrew, Donald Trump ou Bill Clinton, soulève des interrogations et les hypothèses complotistes fleurissent sur les réseaux sociaux depuis samedi.