Manifestation d’étudiants à Alger, le 16 juillet 2019. / Ramzi Boudina / REUTERS

Des centaines d’étudiants ont manifesté, mardi 13 août, pour la 25e semaine d’affilée à Alger, malgré les vacances universitaires et au milieu d’un fort déploiement policier, réclamant inlassablement un changement de régime et la démocratie. En plein mois d’août, alors que les établissements universitaires sont fermés, le cortège était moins dense qu’à l’accoutumée, mais les manifestants ont promis de « maintenir la pression » sur le pouvoir chaque mardi.

Ils ont continué de réclamer le départ de tous les acteurs du « système » au pouvoir depuis l’indépendance du pays, en 1962. « Système dégage ! », « Libérez les détenus d’opinion ! », « Algérie libre et démocratique ! », « Le peuple veut l’indépendance ! », ont de nouveau scandé les étudiants, accompagnés d’enseignants et de simples citoyens, en progressant sans incidents dans les rues du centre d’Alger.

Ils ont démenti le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, qui a récemment estimé que les « revendications fondamentales » du mouvement de contestation inédit né le 22 février avaient « été entièrement satisfaites ».

Ils ont également rejeté le dialogue proposé par les autorités et conspué Karim Younes, ancien président de l’Assemblée et ex-ministre, choisi pour diriger une Instance nationale de dialogue et de médiation chargée de définir les modalités d’une présidentielle afin d’élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril.

« Pas de généraux au pouvoir ! »

Le « Hirak » (mouvement de contestation) refuse que soit organisée la présidentielle tant que les anciens hauts cadres de la présidence Bouteflika (1999-2019), le président par intérim Abdelkader Bensalah ou le général Gaïd Salah, sont au pouvoir.

« Nous devons continuer la bataille jusqu’au bout. Jusqu’à ce que l’Algérie soit réellement libre et démocratique », a déclaré à l’AFP Rania, 22 ans, étudiante à l’Ecole des travaux publics. Sabrina Kherbi, 19 ans, étudiante à l’Ecole nationale de statistiques, entend manifester « jusqu’à l’obtention d’une véritable indépendance, avec une liberté d’expression et la justice ».

« Pas de généraux au pouvoir ! », « Etat civil et non militaire ! », ont également crié les manifestants en ciblant le général Gaïd Salah, devenu le véritable homme fort du pays depuis la démission de M. Bouteflika. « Les étudiants ont le souffle long et ils continueront jusqu’à satisfaction de leurs revendications », a déclaré Hamid Mesbah, 20 ans, étudiant à l’université d’Alger.