La militante suédoise pour le climat, Greta Thunberg, à bord du voilier « Malizia II » dans la marina Mayflower de Plymouth, dans le sud-ouest de l’Angleterre, le 13 août 2019, avant son voyage de l’Atlantique à New York. / BEN STANSALL / AFP

Greta Thunberg, jeune égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, met le cap sur New York mercredi 14 août à bord d’un voilier de course zéro carbone, skippé par un membre de la famille princière monégasque. Une traversée de deux semaines qui doit lui permettre d’assister au sommet mondial de l’ONU, prévu en septembre dans la mégalopole américaine.

La Suédoise de 16 ans, à l’origine d’un mouvement mondial de grève de l’école en faveur du climat, avait en effet refusé de s’y rendre en avion à cause des émissions de carbone que ce mode de transport génère. Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, avait alors proposé de mettre gratuitement à sa disposition un bateau pour parcourir les 3 000 milles nautiques, et ainsi lui permettre de porter son message outre-Atlantique.

Aux Etats-Unis, « beaucoup de gens ne comprennent pas et n’acceptent pas la science », a dit avant son départ à l’Agence France-Presse l’adolescente, que ses longues tresses font paraître plus jeune que son âge. « Je devrais simplement faire ce que j’ai toujours fait : les ignorer et juste dire ce que la science dit. » Son objectif : « créer un mouvement d’opinion mondial, pour que les gens se rassemblent et fassent pression sur les dirigeants ».

Un voilier écolo, mais…

Le Malizia II, voilier de 18 mètres de long dirigé par Pierre Casiraghi et le skipper allemand Boris Herrmann, est équipé de panneaux solaires et de turbines sous-marines permettant de générer l’électricité qui alimente les instruments de navigation, le pilote automatique, les dessalinisateurs et un laboratoire destiné à tester le niveau de CO2 des eaux. Le seul consommateur d’énergie fossile qui se trouve à bord est un petit réchaud à gaz, qui sert à chauffer l’eau nécessaire à la nourriture vegan lyophilisée.

Une controverse a toutefois émergé au sujet du choix de ce voilier, habituellement sponsorisé par des entreprises qui n’incarnent pas des valeurs écoresponsables. Mis à l’eau en 2015, et depuis rattaché au Yachting Club de Monaco, Le Malizia II, qui a participé à plusieurs régates, comme le Vendée Globe et la Transat Jacques Vabre, est généralement sponsorisé par de grandes entreprises, par exemple le constructeur automobile allemand BMW. Contactée par LCI, l’entreprise assure qu’elle ne participera pas au financement de la traversée de Greta Thunberg, qui n’aura aucun sponsor commercial.

Conçu pour la course, le bateau peut aller jusqu’à 35 nœuds (70 km à l’heure), mais le capitaine compte naviguer plus lentement. « L’objectif est d’arriver sains et saufs à New York », a dit à l’AFP Herrmann alors qu’il s’occupait des derniers préparatifs dans le port de Plymouth, d’où le Malizia II largue mercredi les amarres. Il est également peu probable que le bateau, équipé d’une quille de 4,5 mètres, se retourne.

Avant cette aventure, Greta Thunberg n’avait jamais navigué. Pour sa première fois, lundi, elle a eu le mal de mer au large de Plymouth – mais l’activiste ne nourrit pas d’inquiétude quant à sa traversée, au confort pourtant basique.

A bord du voilier étroit, un seau en plastique fait office de toilettes. Quatre lits, superposés, ont été installés pour Greta, son père et un cinéaste qui réalise un documentaire sur son combat. Herrmann et Casiraghi dormiront à tour de rôle dans le quatrième. « On ne peut pas vraiment demander beaucoup quand on traverse gratuitement l’Atlantique », a fait remarquer celle qui a déjà passé des heures en train à sillonner l’Europe pour répandre son message. « Je suis reconnaissante de ce que j’ai. »

Greta Thunberg, la jeune écolo suédoise devenue le visage de la COP24
Durée : 01:41

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