Le Mexique, une destination qui peut se révéler épineuse pour les touristes français au budget serré. Soleil couchant dans le désert de Catavina, au cœur de la péninsule de Basse-Californie. / Sime / Photononstop

Lorsque des Français partent en vacances à l’étranger, le choix de la destination a un impact sur leur pouvoir d’achat. Afin de lister les destinations les plus favorables au porte-monnaie des touristes français, la fintech TransferWise a passé en revue 139 pays, leur inflation et l’évolution de la valeur de l’euro en devise locale depuis un an.

Conclusion, 105 pays reviennent plus chers en 2019 qu’en 2018 aux voyageurs français, parce que la devise locale s’est appréciée face à l’euro ou parce que les prix à la consommation dans ces pays ont augmenté. Pour que le vacancier français soit gagnant, il faut que l’appréciation de l’euro face à la devise locale soit supérieure à la hausse des prix dans le pays concerné.

Ainsi, la destination où le pouvoir d’achat des Français a le plus baissé depuis un an est l’Egypte, celle où il a le plus augmenté est Haïti.

Pour toutes les destinations lointaines, à l’exception de la Chine, TransferWise observe une diminution du pouvoir d’achat des touristes français, allant de 1 % pour l’île Maurice jusqu’à 11 % pour le Mexique. Le billet vert s’étant apprécié depuis un an, les Etats-Unis sont 6 % plus chers qu’il y a un an, tandis que la Thaïlande et le Japon sont des destinations plus coûteuses de 7 % pour les Français.

Inflation au Mexique et en Egypte

Des évolutions qui s’expliquent davantage par la hausse des devises locales face à l’euro que par un regain d’inflation. En effet, même dans le pays où l’inflation est la plus forte, le Mexique, celle-ci ne dépasse pas 4,28 % en rythme annuel. C’est parce que le peso mexicain s’est nettement apprécié face à la devise européenne qu’un voyageur français devra dépenser 111 euros au Mexique en 2019, là où il n’avait dépensé que 100 euros en 2018.

Si la plupart des pays du Maghreb sont relativement stables, ce n’est pas le cas de l’Egypte, où l’inflation atteint 14,1 %, si bien que la perte de pouvoir d’achat pour un touriste français culmine à 27 % en un an ! Parmi les pays du Nord, on note un gain de pouvoir d’achat de 8 % pour ceux qui se rendent en Islande, la couronne islandaise ayant chuté face à l’euro.

C’est en Australie que le coût – moyen – d’un retrait d’argent est le plus élevé : 6,30 euros pour un retrait de 100 euros (Photo: vue sur le fleuve Yarra, à Melbourne). / Andrew Michael/robertharding / Photononstop

Pour compléter cette étude, TransferWise a également analysé les frais cachés appliqués par 89 banques lors de retraits d’argent effectués dans une vingtaine de pays. Il s’agit principalement de majorations du taux de change local.

« Les vacanciers doivent faire particulièrement attention lorsqu’ils changent ou retirent de l’argent dans un distributeur automatique à l’étranger, car ils dissimulent souvent des frais supplémentaires », met en garde Pedro Martin, analyste chez TransferWise.

Très chères banques américaines

Ainsi, le coût moyen d’un retrait de 100 euros est de 2,30 euros en moyenne, mais il varie fortement en fonction de la banque et du pays. C’est en Australie que les tarifs moyens sont les plus élevés : 6,30 euros. Le coût moyen d’un retrait est aussi particulièrement onéreux aux Etats-Unis (5,86 euros) et en Nouvelle-Zélande (4,82 euros), tandis qu’il ne dépasse pas 44 centimes en Egypte, 42 centimes en Turquie et 40 centimes en Bulgarie.

Avec un coût moyen de 1,65 euro, le Mexique est plutôt bon marché. En revanche, l’établissement le plus coûteux est la banque VTB, en Russie, qui prélève un montant record de 9,30 euros pour un retrait de 100 euros ! Grâce aux offres récentes des banques en ligne (Fortuneo, Boursorama…) et des néobanques digitales (Revolut, N26…), il est cependant possible de réduire fortement ces commissions, voire de ne rien payer du tout sur ses retraits et ses paiements à l’étranger.