Les élues Ilhan Omar (gauche) et Rashida Tlaib (droite) au Capitole, à Washington, le 5 février dernier. / J. Scott Applewhite / AP

Après avoir annoncé envisager de leur interdire l’accès à son territoire, Israël a fini par statuer, encouragé par le président des Etats-Unis, Donald Trump : les deux élues de l’aile gauche du Parti démocrate Rashida Tlaib et Ilhan Omar se sont vu interdire, jeudi 15 août, l’entrée sur le territoire de l’Etat hébreu.

Avant l’annonce de la décision, le chef d’Etat américain avait affirmé que les deux représentantes « détestent Israël et tous les juifs » et qu’« il n’y a rien qui puisse être dit ou fait pour les faire changer d’avis », estimant qu’en les laissant accéder à son territoire, Israël ferait preuve d’une « grande faiblesse ». Mes Omar et Tlaib devaient atterrir ce week-end à Tel-Aviv afin de visiter les Territoires palestiniens. Elles sont connues pour leurs prises de position pro-palestiennes et leur soutien à la campagne de boycott qui vise le pays, selon un communiqué des autorités israéliennes.

Donald Trump et Benyamin Nétanyahou, le 25 mars. / Susan Walsh / AP

« Retourner dans leur pays »

En 2017, Israël a en effet adopté une loi qui permet d’interdire l’entrée dans le pays aux partisans du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) appelant au boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël pour protester contre l’occupation des territoires palestiniens. Le gouvernement israélien combat farouchement tout ce qui ressemble à une entreprise de boycott, qu’il assimile à une menace stratégique et dénonce comme une remise en cause de la légitimité d’Israël et accuse le BDS d’antisémitisme, ce que le mouvement dément.

Ilhan Omar et Rashida Tlaib, membres de l’aile gauche du Parti démocrate à la Chambre des représentants, ont publiquement appuyé le mouvement BDS et dénoncé la politique israélienne face aux Palestiniens. Elles ont été accusées d’antisémitisme, ce qu’elles réfutent. Par ailleurs, elles sont toutes les deux des adversaires politiques acharnées du président américain républicain Donald Trump, qui entretient les meilleurs rapports avec Benyamin Nétanyahou.

Mi-juillet, Trump s’en était déjà pris à ces élues de gauche en estimant qu’elles devaient demander « pardon à notre pays, au peuple d’Israël, et même au président pour (…) les choses terribles qu’elles ont dites ». Il avait même provoqué un tollé en demandant à des parlementaires américaines, dont Mme Omar et Mme Tlaib, de « retourner dans leur pays ».

Donald Trump et le racisme : une arme politique dangereuse
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