Des étudiantes font leurs courses dans l’épicerie gratuite de Rennes 2. Lancée mi-janvier, elle lutte contre le gaspillage alimentaire et la précarité, dans une université qui compte 42 % de boursiers. / DAMIEN MEYER / AFP

Contrairement aux élèves, les étudiants vont subir une forte augmentation de leurs dépenses. C’est la conclusion d’une enquête de l’UNEF sur le coût de la vie étudiante publiée vendredi 16 août. D’après le syndicat, le coût de la vie augmentera de 2,83 % pour l’année scolaire à venir, une hausse deux fois supérieure à celle de l’inflation, alors qu’elle était de 1,31 % pendant l’année 2018-19, selon l’UNEF.

Dans le détail, le loyer moyen, qui représente 69 % du budget mensuel d’un étudiant, passe de 458 euros par mois à 471 euros (+2,97 %) avec des disparités selon les villes. L’augmentation est la plus forte à Bordeaux (+11 %) et dépasse légèrement les 5 % à Paris. Concernant les transports, neuf villes universitaires « connaissent des augmentations de tarifs [annuels] au-dessus de la moyenne nationale », qui est de 259 euros pour les boursiers et 270 euros pour les non-boursiers. Dix villes cumulent hausse des loyers et des transports : Bordeaux, Rennes, Lille, Reims, Mulhouse, Saint-Etienne, Nantes, Besançon, Lyon et Nancy.

L’UNEF met également l’accent sur l’augmentation du prix de la restauration universitaire (+1,54 %) et plus particulièrement le prix des cafétérias, de 8,17 % au niveau national.

530 euros de dépenses en plus par an pour les étudiantes

Pour la première fois, l’UNEF s’est aussi intéressée cette année à la différence du coût de la vie entre étudiants et étudiantes. Achat de protections périodiques, impact de la « taxe rose » (des prix plus élevés pour des produits étiquetés « féminins ») : le panier de dépenses coûte 530 euros de plus par an pour les étudiantes, les plongeant « dans une précarité encore plus importante ».

Le syndicat étudiant alerte également sur la situation des étudiants étrangers. A la rentrée, les frais d’inscription augmenteront en moyenne de 1 500 euros pour les étudiants étrangers non européens entamant une licence ou un master en France. Si plusieurs universités ont fait savoir qu’elles n’appliqueraient pas cette mesure gouvernementale, l’UNEF estime que ce sont « des dizaines de milliers d’étudiants étrangers qui vont être concernés ».

Face à cette augmentation du coût de la vie étudiante, l’UNEF préconise « un plan d’urgence de refonte des aides sociales pour répondre à la précarité » avec notamment « une revalorisation de 20 % des bourses », un accompagnement social des étudiants étrangers ou encore une augmentation du budget des Crous.