Crise à Hongkong : Pékin a utilisé Twitter et Facebook contre les manifestants
Crise à Hongkong : Pékin a utilisé Twitter et Facebook contre les manifestants
Le Monde.fr avec AFP
Le gouvernement chinois a créé de nombreux comptes sur les réseaux sociaux pour discréditer et diviser les manifestants prodémocratie à Hongkong, sans que l’on mesure vraiment l’impact de cette propagande.
Manifestation dans les rues de Hongkong, le 21 juillet. / Tyrone Siu / REUTERS
Les autorités chinoises ont utilisé près d’un millier de comptes Twitter, et dans une moindre mesure des pages Facebook, à des fins de propagande, ont indiqué lundi 19 août les deux réseaux sociaux. Twitter a suspendu 936 comptes « coordonnés dans le cadre d’une opération soutenue par l’Etat » chinois pour « miner la légitimité et les positions politiques » des manifestants, affirme le réseau social dans un post de blog.
« Nous avons identifié de larges ensembles de comptes qui se comportaient de façon coordonnée de manière à amplifier les messages concernant les manifestations à Hongkong », souligne le groupe californien. Facebook, informé par Twitter, a indiqué pour sa part avoir supprimé, pour les mêmes raisons, sept pages, cinq comptes et trois groupes du réseau social, eux aussi « liés à des individus associés au gouvernement de Pékin ».
Non sans ironie, Twitter rappelle qu’il est banni de Chine continentale par le régime de Pékin, dont les agents ont dû en grande partie faire appel à un VPN (un réseau virtuel permettant de contourner des restrictions géographiques par exemple). D’autres ont avancé moins masqué en utilisant des adresses IP débloquées pour l’occasion.
Twitter a suspendu 200 000 comptes
Au total, Twitter indique avoir suspendu 200 000 comptes avant qu’ils ne soient réellement actifs sur le réseau. Facebook – également interdit en Chine continentale – a précisé qu’environ 15 500 comptes suivaient l’une ou plusieurs des pages désormais supprimées de sa plateforme. Mais Twitter et Facebook ne disent rien de l’impact qu’ont pu avoir ces comptes.
Ce nombre de comptes de propagande ou de désinformation pilotés par les autorités de Pékin reste relativement limité, le gouvernement disposant de nombreux leviers à Hongkong pour influencer l’opinion publique et exerçant un contrôle très sévère de l’information en Chine continentale même.
Selon Rachel Lao, une avocate proche des manifestants prodémocratie, « le parti communiste chinois est très habile à créer la confusion parmi le public en Chine et à dénigrer ces mouvements ».
Les manifestations prodémocratie qui durent maintenant depuis plusieurs mois à Hongkong ont suscité la diffusion sur internet d’innombrables rumeurs, de fausses informations et de théories du complot venant en soutien à l’une ou l’autre partie.
Pourquoi Hongkong est (encore) dans la rue
Durée : 07:14