Dans ses conditions d’utilisation, le site Luscious assure à ses utilisateurs que leurs informations personnelles sont en sécurité, grâce à « différences mesures de sécurité », comme « le serveur sécurisé » sur lequel il repose. Pourtant, ce site pornographique a laissé exposée, sans protection aucune, une base de données contenant des informations sur ses membres, soit 1,2 million de personnes, a révélé lundi 19 août l’entreprise de sécurité informatique vpnMentor.

Luscious est un site spécialisé dans le « hentai », genre qui désigne généralement des dessins ou dessins animés pornographiques à l’esthétique manga. Les internautes qui le souhaitent peuvent s’y créer un compte, pour y publier des images, des vidéos, écrire des billets ou des commentaires.

Jeudi 15 août, des chercheurs en sécurité informatique de vpnMentor ont découvert qu’il était possible d’accéder à une base de données du site, laissée librement accessible en ligne, « ni sécurisée ni chiffrée », soulignent-ils. Elle contenait des informations sur chacun des utilisateurs enregistrés, à commencer par leur adresse e-mail. Or, certains utilisaient leur adresse personnelle, à leur vrai nom, pour se connecter au site.

Des dizaines de milliers d’adresses en « .fr »

Parmi les autres données accessibles : leur nom d’utilisateur, leur lieu de résidence, les images et vidéos qu’ils ont publié sur le site, mais aussi les commentaires et billets postés. « Certains de ces billets de blog étaient très personnels – certains contenus évoquaient la dépression ou d’autres vulnérabilités – et se voulaient anonymes », notent les chercheurs. Aucun mot de passe n’apparaissait toutefois dans le fichier.

vpnMentor précise avoir trouvé 13 000 adresses e-mail en « .fr », mais estime que « le nombre d’utilisateurs français est trois fois plus élévé : environ 40 000 ». Un calcul au doigt mouillé, qui prend en compte « le nombre de Français qui utilisent des services de mails comme gmail – qui se terminent en “.com” ».

L’entreprise dit aussi avoir trouvé « de nombreux » utilisateurs s’étant inscrits avec des adresses emails liés à des institutions gouvernementales brésiliennes, australiennes, italiennes, malaisiennes et australiennes.

Découvert le 15 août, le fichier n’est plus accessible depuis le 19 août. On ne sait pas depuis quand celui-ci était ainsi disponible en ligne. Ni si d’autres acteurs que vpnMentor ont mis la main dessus.