Dans la baie de Sydney, les coraux dépérissent
Dans la baie de Sydney, les coraux dépérissent
Le Monde.fr avec AFP
Les coraux ont blanchi sous l’effet de la la hausse de la température de l’eau. C’est la première fois que ce phénomène est observé en Baie de Sydney.
Le blanchissement, provoqué par la hausse de la température de l’eau, est un phénomène de dépérissement des coraux qui se traduit par une décoloration. | MATTHEW NITSCHKE / AFP
Des signes de blanchissement de coraux ont pour la première fois été observés dans la baie de Sydney, ont annoncé, mardi 19 avril, des scientifiques australiens, qui imputent au réchauffement de l’eau ce phénomène connu pour ses ravages dans la Grande Barrière de corail.
Des biologistes de deux universités de la ville y ont observé, lors d’inspections de routine, « des colonies de coraux qui pâlissent ». Ces scientifiques estiment que, dans certaines zones de la baie, 45 % des coraux ont blanchi.
« C’est la première fois qu’on l’observe en baie de Sydney », fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) Matthew Nitschke de l’université de technologie de Sydney (UTS). Selon Samantha Goyen, de l’UTS, les scientifiques ne s’attendaient pas à un blanchissement aussi soudain : « Les coraux semblent avoir blanchi en quelques semaines », explique-t-elle dans un communiqué.
Phénomène de dépérissement
Le blanchissement est un phénomène de dépérissement des coraux qui se traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la température de l’eau, qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.
Selon les observations de l’UTS et de l’université Macquarie, l’eau de la baie a atteint 26,5 °C, soit plus de deux degrés de plus que les moyennes, selon M. Nitschke.
Les experts ont bon espoir que les coraux arriveront à se remettre de cet épisode quand l’eau tombera sous les 23 °C à mesure qu’on approchera de l’hiver austral. Cependant, même un faible réchauffement de 0,5 °C pourrait avoir des effets dévastateurs sur les récifs coralliens, qui risquent de perdre leur capacité d’adaptation à des montées brusques de températures océaniques, selon une étude publiée jeudi par la revue Science.
Des scientifiques avaient annoncé, en mars, que des observations aériennes de la Grande Barrière avaient révélé l’un des plus graves épisodes de blanchissement des coraux de cet écosystème unique inscrit au patrimoine de l’humanité depuis 1981.
La Grande Barrière est aussi menacée par le réchauffement climatique, les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer qui détruisent les coraux.