Un tigre dans le zoo de Calcutta, en Inde. / BIKAS DAS / AP

Deux tigres par semaine, en moyenne. Depuis l’an 2000, plus de 2 300 tigres, victimes de trafic international, ont été saisis par les autorités de trente-deux pays, a alerté mercredi 21 août l’organisation non gouvernementale (ONG) Traffic, qui surveille le commerce de la faune et flore sauvage. Pis, en Indonésie, les saisies annuelles moyennes de tigres ont été multipliées par quatre entre 2015 et 2018.

En 1900, la planète comptait plus de 100 000 tigres sauvages, selon les estimations. Mais leur population est tombée à un plus-bas de 3 200 félins au niveau mondial en 2010. Trois sous-espèces ont même complètement disparu.

3 900 animaux sauvages

Depuis, l’Inde et les dirigeants de douze autres pays abritant des tigres s’étaient engagés à doubler leur population d’ici à 2022. Mais les félins continuent d’être capturés sans répit, selon Traffic, restant notamment recherchés pour leurs peaux et pour diverses parties de leur corps, supposées soigner diverses pathologies dans la médecine traditionnelle chinoise. Aujourd’hui, seuls 3 900 animaux vivent à l’état sauvage, selon l’ONG.

« Le temps des discussions est révolu : les mots doivent céder la place aux actes pour éviter de nouvelles disparitions de tigres », a déclaré la directrice de Traffic pour l’Asie du Sud-Est et auteure du rapport, Kanitha Krishnasamy.

L’Inde, qui dispose de la plus grande population de tigres sauvages au monde, reste le pays où le nombre total de saisies est le plus élevé, avec 26,5 % des tigres saisis (626). L’étude révèle par ailleurs que 58 % des tigres saisis en Thaïlande et 30 % de ceux saisis au Vietnam provenaient de fermes d’élevage de tigres.

Traffic a publié son étude à l’occasion de la réunion à Genève des Etats parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), au cours de laquelle la question des fermes d’élevage de tigres sera abordée. Officiellement, ce commerce est interdit.

Les éleveurs font souvent valoir que la vente d’animaux élevés en captivité permet de soulager la pression exercée par les braconniers sur les félins sauvages. Les défenseurs des animaux estiment, eux, au contraire, que ce commerce favorise la demande en normalisant la consommation ou l’usage de diverses parties du tigre.