L’ancien président sud-africain Jacob Zuma lors de son audition par une commission d’enquête à Johannesburg, le 19 juillet 2019. / MIKE HUTCHINGS / AFP

Un tribunal d’Afrique du Sud a annulé, mercredi 21 août, les conclusions d’une enquête qui lavait de tout soupçon de corruption des responsables gouvernementaux poursuivis dans une affaire de vente d’armes dans laquelle l’ancien président Jacob Zuma est suspecté d’être impliqué. L’enquête menée pendant quatre ans sur ce scandale de plusieurs milliards de dollars avait conclu en 2016 qu’il n’y avait pas de preuve de corruption ni de fraude dans cette affaire.

Mais mercredi, un tribunal de Pretoria a décidé d’annuler les conclusions de l’enquête à cause d’« une série d’erreurs juridiques », d’un manque manifeste de vérification des déclarations de témoins clés et d’un « refus de prendre en compte les preuves écrites contenant les allégations les plus sérieuses pertinentes pour l’enquête ». Selon le tribunal, les enquêteurs ont « complètement échoué » à interroger les témoins avec rigueur « en leur posant des questions avec l’ouverture d’esprit et la curiosité nécessaires ».

Dans cette affaire de ventes d’armes d’un montant d’environ 2 milliards de dollars (environ 1,8 milliard d’euros), le gouvernement avait acquis un vaste arsenal, notamment des avions de combat, des hélicoptères, des navires de guerre et des sous-marins, auprès de pays tels que le Royaume-Uni, la France et la Suède.

L’ex-président Zuma (2009-2018) est aussi poursuivi pour corruption dans une affaire de vente d’armes datant des années 1990. Il est soupçonné d’avoir touché 4 millions de rands (environ 240 000 euros au cours actuel) de pots-de-vin du groupe français de défense Thales, à la faveur d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros. Les deux parties ont toujours nié ces allégations.