Les crises font partie de l’ADN de l’Olympique de Marseille (OM). De la démission de Marcelo Bielsa à l’éviction de Michel, le club vit une saison cauchemardesque de l’Olympique de Marseille, rythmée aussi par les affaires judiciaires et l’annonce de la vente du club.

Premier match de la saison, le ton est donné. Marcelo Bielsa annonce sa démission du poste d’entraîneur de l’Olympique de Marseille à l’issue de la défaite à domicile contre Caen (0-1).
Arrivé la saison dernière, « El Loco » avait conduit l’OM à la 4e place du Championnat et était prêt à prolonger jusqu’en 2017. Mais Bielsa reproche à l’OM d’avoir voulu changer au dernier moment les termes de son contrat. « Je ne peux pas accepter la situation d’instabilité », avait-il dit. Prémonitoire.

Des affaires, encore des affaires…

L’Espagnol Michel (53 ans), ex-joueur du Real Madrid (1982-1996) et ancien coach de l’Olympiakos (2013-2015), est nommé nouvel entraîneur de l’Olympique de Marseille. Il s’engage pour deux ans. Célèbre membre de la « Quinta del Buitre », plus porté sur la communication qu’« El Loco », José Miguel Gonzalez Martin del Campo, de son vrai nom, réunit plusieurs des qualités recherchées par la direction de l’OM pour reprendre l’équipe après l’intérim de Franck Passi. Michel ne le sait pas, mais il vient de remporter face à Bastia (4-1), lors de la 5e journée, sa dernière victoire en Ligue 1 au Stade Vélodrome.

Après l’ancien président de l’OM Jean-Claude Dassier, c’est au tour de l’actuel, Vincent Labrune, d’être entendu par un juge d’instruction dans l’affaire des transferts présumés douteux du club marseillais. Aucune charge n’est retenue contre lui. Vincent Labrune est placé sous le statut de témoin assisté. L’enquête porte notamment sur 18 opérations de transfert ou de prolongations de contrats de joueurs passés par l’OM et a déjà donné lieu à la mise en examen de M. Dassier (2009 à 2011) et de l’ancien directeur général Antoine Veyrat (2008-2011).

Le directeur général de l’Olympique de Marseille, Philippe Perez, est mis en examen pour « abus de biens sociaux », « faux et usage de faux » et « association de malfaiteurs », dans l’affaire des transferts douteux du club, et placé sous contrôle judiciaire. Après avoir fait appel dans la foulée, M. Perez quitte le club le 8 février. Une décision prise « d’un commun accord en raison de divergences sur les choix stratégiques et financiers du club », annonce le club.

Au bord de la zone de relégation

L’Olympique de Michel est éliminé de l’Europa League par l’Athletic Bilbao, un des anciens clubs de Bielsa, tout un symbole (victoire de Bilbao 1-0 à l’aller, 1-1 au retour). La colère du public finit par éclater lors de l’humiliation au Vélodrome face à Rennes (2-5) : certains supporteurs tentent d’entrer sur la pelouse, avant de s’en prendre au bus des joueurs à la sortie du stade.

Après une nouvelle défaite 2-1 face à Bastia, Michel, comme à son habitude, refuse de parler de démission alors que son club est à 6 points de la zone de relégation. « Nous sommes dans une impasse, je suis triste, dit-il devant la presse. La solution ne vient pas de moi, mais d’au-dessus. Ce sera au président [Vincent Labrune] et à la propriétaire du club [Margarita Louis-Dreyfus] de décider ce qu’il faut faire pour la suite. » Annoncé sur le départ après une réunion de crise à Zurich chez Margarita Louis-Dreyfus, propriétaire du club, Michel est pourtant maintenu à son poste.

La propriétaire de l’OM, Margarita Louis-Dreyfus, annonce la mise en vente du club. « Je comprends la frustration de ne pas voir l’OM pouvoir être compétitif à ce niveau et je vous informe que j’ai pris la décision de céder le club au meilleur investisseur possible pour le long terme », annonce-t-elle dans un communiqué. Un communiqué lapidaire annonce que Michel est suspendu jusqu’à la fin de la saison, convoqué à un entretien préalable, et remplacé par Franck Passi, secondé par Basile Boli, « coordinateur sportif ». Tout la cela la veille d’une demi-finale de Coupe de France à Sochaux (L2)…