Des jobs d'été originaux pour les étudiants | AFP

Mettre à profit les vacances d’été pour engranger de l’expérience et se faire un peu d’argent, c’est le parti que prennent beaucoup d’étudiants. Pour l’heure, son expérience professionnelle se résume à quelques baby-sitting et une activité de bénévole au sein de l’association Écoute conseil dialogue.

A tout juste 18 ans, N’diaye Sidibe compte pourtant bien décrocher un petit boulot pour les mois de juin et juillet. « Avec ces premiers salaires, je voudrais financer soit mon BAFA [brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur] soit mon permis », explique cette étudiante en première année de biologie à l’université Paris-Sud Orsay. Alors depuis fin mars, elle passe des heures à éplucher les sites de recherche d’emploi. « Je vise en priorité le secteur de l’animation parce que j’aime bien les enfants », précise-t-elle. « Sinon, je me rabattrai sur la vente de prêt-à-porter. »

Comme elle, près d’un quart des jeunes de 18 à 34 ans cherchent à travailler pendant l’été pour arrondir leurs fins de mois. « La meilleure façon de trouver un job, c’est de savoir ce qu’on cherche », assure Isabelle Guérif, responsable de la communication au Centre d’information et de documentation pour la jeunesse. D’où l’importance de mûrir un minimum son projet. Une fois au clair sur ses envies, ses compétences et ses contraintes, il faut vite enclencher les démarches, surtout si on veut partir à l’international. « Les jeunes ont parfois tellement le nez dans les études qu’ils manquent le coche », constate Isabelle Guérif.

Ne pas chercher trop tôt

Anticiper, oui, mais pas trop quand même. Dans l’animation, beaucoup d’établissements attendent en effet de faire le plein de réservations pour entamer leurs recrutements. Inscrite en deuxième année de sciences du langage et langue des signes française à l’université de Poitiers, Julie Aulauze, 19 ans, l’a découvert à ses dépens l’an dernier. Sur les conseils de ses parents, elle a démarché les campings, les mairies et les centres de vacances dès le mois décembre… Et s’est cassé les dents. « Je pense qu’ils ont perdu mon CV entre-temps ! », suppute-t-elle. « Cette année, je m’y suis prise au mois de mars, et ça a marché ! »

Bien que très largement plébiscitée, l’animation n’est évidemment pas le seul secteur à recruter pendant la période estivale : l’hôtellerie-restauration, l’assurance, la distribution ou l’agriculture peuvent aussi être de bonnes options. Reste à savoir où chercher. « Beaucoup de jobs se refilent par bouche-à-oreille », constate Isabelle Guérif.

Gardien d’île ou colporteur : un job insolite pour l’été
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Toutefois, pour multiplier ses chances de succès, mieux vaut ratisser large : éplucher les petites annonces, utiliser le réseau information jeunesse, consulter les sites des fédérations professionnelles et les plateformes d’emploi en ligne. « Sur les 60 000 offres d’emploi que nous diffusons, près de 3 000 concernent des contrats occasionnels », estime ainsi Philippe Deljurie, cofondateur de Météojob.

Etudiant en première année à Grenoble école de management, Igor Piedelièvre, 20 ans, a lui opté pour une méthode plus directe. « Comme c’est la première fois que je recherche un job d’été, mes sœurs qui travaillent dans les ressources humaines m’ont conseillé de faire preuve d’un peu de culot et de privilégier le porte-à-porte », raconte-t-il. « Dès que j’ai un peu de temps devant moi, j’enfile une chemise et une veste de costume, et je vais démarcher les boutiques de prêt-à-porter de mon quartier avec des CV sous le bras. »

Fuir les propositions sans contrat

Autre option : participer à des salons ou des bourses de jobs d’été, comme celle organisée au Centquatre, à Paris, le 26 avril, par le Centre d’information et de documentation pour la jeunesse (CIDJ), en partenariat avec Pôle emploi et le ministère de la ville, de la jeunesse et des sports. Surveillant de baignade, hôte (sse) d’accueil, vendeur, chargé d’assistance, employé de restauration, barista, comptable… En tout, pas moins de 6 000 postes, plus ou moins qualifiés, y seront à pourvoir, principalement dans la région Ile-de-France. Pas question donc d’arriver les mains dans les poches !

« On doit se préparer aussi sérieusement que lorsqu’on recherche un vrai emploi », insiste Isabelle Guérif. « Sur le stand, les recruteurs vont souvent à l’essentiel. Ils ne posent que deux ou trois questions ciblées. » Les candidats doivent donc avoir des arguments bien affûtés. Avant le jour J, il est aussi recommandé de s’entraîner un minimum à parler anglais. Dans les zones touristiques, des compétences en langues sont souvent exigées.

Même lorsqu’on s’y prend à la dernière minute, attention à ne pas sauter sur la première offre venue. « Si un commerçant vous dit par exemple qu’il a besoin de vous tout de suite et qu’il réglera la question du contrat plus tard, fuyez ! », appuie Philippe Deljurie. « Certes l’absence de contrat de travail équivaut à un CDI, mais les jeunes ont, en général, ni l’envie ni les moyens de poursuivre l’employeur pour faire valoir leurs droits. »

Les conditions d’embauche sont aussi importantes. « Il ne faut pas regarder que la rémunération mais tous les à-côtés », conseille ainsi Philippe Deljurie. Être nourri, logé peut notamment constituer un sacré avantage.