Prothèses PIP : Jean-Claude Mas condamné en appel à quatre ans de prison ferme
Prothèses PIP : Jean-Claude Mas condamné en appel à quatre ans de prison ferme
Le Monde.fr avec AFP
La société de M. Mas avait commercialisé et vendu à des milliers de femmes dans le monde des prothèses mammaires qui ne respectaient pas les normes sanitaires.
Jean-Claude Mas, le 16 novembre 2015. | BORIS HORVAT, BORIS HORVAT / AFP
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a condamné lundi 2 mai Jean-Claude Mas, fondateur de la société Poly Implant Prothèse (PIP), à quatre ans de prison ferme, confirmant la peine prononcée en 2013 en première instance. L’homme, âgé de 76 ans, était poursuivi pour fraude aggravée, et pour escroquerie à l’égard de la société allemande de certification TÜV.
PIP avait commercialisé et vendu à des milliers de femmes dans le monde des prothèses mammaires fabriquées sans respecter les normes sanitaires et donc potentiellement dangereuses.
Le parcours judiciaire de cet ancien épicier devenu l’un des plus importants fabricants d’implants mammaires du monde n’est pas terminé. L’homme est toujours mis en examen dans deux autres procédures, l’une pour homicide et blessures involontaires, l’autre concernant les aspects financiers de l’affaire.
Deux cancers diagnostiqués
Au cours de son procès en appel, qui s’est déroulé au palais des congrès d’Aix-en-Provence pour accueillir des centaines de parties civiles, M. Mas avait encore dit avec insistance que son gel de silicone maison, fabriqué à partir d’huile industrielle, ne comportait aucun danger. « Escroquerie ? Je ne comprends toujours pas escroquerie au préjudice de qui », a-t-il déclaré. Les employés ont raconté devant la cour une entreprise entièrement soumise à son fondateur, qui ne tolérait pas la critique, et surtout pas sur son gel, « le meilleur du monde ».
Dans ce procès hors norme, 7 000 femmes se sont portées parties civiles, évoquant pour l’une « une bombe à retardement » installée dans son corps, pour d’autres des « vies gâchées ». « Ils ont fait de nous 7 000 rats de laboratoire », avait constaté, désabusée, une victime.
Des dizaines de milliers de prothèses mammaires frauduleuses ont été écoulées dans le monde entier, notamment en Amérique du Sud. Les autorités sanitaires françaises font état de 18 000 femmes qui ont dû se faire retirer leurs prothèses, pour partie à la suite de rupture ou d’irritations. Deux cancers ont été diagnostiqués.