« Omor Shakhsiya (Personal Affairs) » : chronique familiale à la frontière israélo-palestinienne
« Omor Shakhsiya (Personal Affairs) » : chronique familiale à la frontière israélo-palestinienne
Par Mathieu Macheret
Le premier long-métrage de l’Israélienne Maha Haj vogue librement sur l’arborescence familiale, au gré de saynètes à vocation humoristique ou rêveuse.
Omor Shakhsiya, premier long-métrage de l’Israélienne Maha Haj, née en 1970, se présente comme la chronique légère des anicroches ordinaires, au sein d’une famille arabe vivant des deux côtés de la frontière israélo-palestinienne. A Nazareth, les parents, pétris dans leurs habitudes, forment un couple apathique et indifférent. En Suède, leur fils aîné travaille en attendant leur visite, pour leur présenter sa petite amie. A Ramallah, leur fille attend un enfant, son mari se laisse débaucher pour le tournage d’un film américain, et le cadet, éternel célibataire, tombe amoureux d’une fille qu’il souhaiterait entraîner dans un concours de tango.
Le récit vogue librement sur l’arborescence familiale, au gré de saynètes à vocation humoristique ou rêveuse, où chacun se confronte à ses espoirs et ses avanies. La mise en scène est soignée, on pourrait même dire « proprette », tant elle ne s’autorise jamais à sortir d’une bonne mesure qui, très vite, s’apparente à une parfaite innocuité. Maha Haj aborde bien la réalité des check points, la nervosité des militaires, le racisme ordinaire des étrangers, l’impossibilité de rester ici ou là-bas, la sénilité et autres souvenirs douloureux, mais désamorce le tout par un regard anecdotique. Comme si le film voulait nous prouver que la classe moyenne palestinienne est aussi banale que d’autres.
Film israélien de Maha Haj avec Amer Hlehel, Mahmoud Shawahdeh, Sana Shawahdeh, Doraid Liddawi, Maïssa Abed El Hadi (1 h 30). Sur le Web : www.festival-cannes.com/fr/films/omor-shakhsiya