Coupe de France : Paris-Marseille, destins croisés
Coupe de France : Paris-Marseille, destins croisés
Par Thibaud Le Meneec
Opposés lors de la finale de 2006, Parisiens et Marseillais se retrouvent dix ans plus tard au même stade de la compétition. Aujourd’hui, le PSG règne sur la Ligue 1 et l’OM a perdu de sa splendeur.
Opposés lors de la finale de 2006, Parisiens et Marseillais se retrouvent dix ans plus tard au même stade de la compétition. Entre temps, le PSG est devenu le roi de Ligue 1 et l’OM a perdu de sa splendeur. | FRANCK FIFE / AFP
Samedi soir, au Stade de France, nous assisterons peut-être à ce qui est désormais une image éculée du football français : Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva et les autres Parisiens, célébrant leur victoire du soir. S’ils remportent la finale contre l’Olympique de Marseille, les hommes de Laurent Blanc soulèveraient leur dixième coupe de France, soit autant que les Phocéens.
Mais s’il reste un match à gagner au Paris Saint-Germain pour rejoindre l’OM au palmarès, la dynamique de long terme est plutôt du côté du Parc des princes que du Vélodrome. L’exact inverse d’il y a dix ans, quand les deux équipes s’étaient affrontées au même stade de la compétition. Ce soir-là, le PSG remportait par deux buts à un la Coupe de France face à des Olympiens pourtant partis favoris.
Après une décennie, les chemins des deux formations sont aujourd’hui aux antipodes. Le PSG – qui a aligné les records en Ligue 1 – termine une saison hégémonique en France avec un quatrième titre d’affilée en championnat, une nouvelle victoire en Coupe de la Ligue et un énième Trophée des champions remporté l’été dernier. Cerise sur le gâteau : gagner la Coupe de France permettrait aux Parisiens de réaliser un deuxième quadruplé national d’affilée. Seule ombre au tableau, une nouvelle élimination en quarts de finale de la Ligue des champions, en avril.
Fonds démesurés
Il faut dire que l’arrivée du Qatar et de ses fonds démesurés a tout changé à Paris. Depuis son arrivée en 2011 à la tête du club, Nasser Al-Khelaïfi a d’abord bâti une équipe destinée à briller en Europe. Se promener contre Troyes ou sortir des petits clubs contre Wasquehal est bien évidemment loin d’être la vocation première des quelque 500 millions d’euros dépensés par l’émirat en cinq ans.
Autant d’argent servirait à relever un Olympique de Marseille bien mal en point. Treizièmes en championnat, pire classement depuis 2001, les Phocéens sortent d’une saison calamiteuse en tout point, qu’un sacre en Coupe de France, qui semble improbable, ne sauverait qu’en partie. Et se rajoute aux prestations médiocres sur le terrain un imbroglio autour de la vente du club, à la direction chancelante depuis plusieurs mois.
La dégringolade olympienne n’est pas soudaine, mais jure tout de même avec de solides performances relativement récentes. Souvenons-nous : Marseille, de 2007 à 2011, a terminé systématiquement sur le podium, et a même remporté le championnat en 2010.
En 2006, finaliste de la Coupe de France face à Paris, l’OM avait gagné feu la coupe Intertoto avant de se hisser jusqu’en huitièmes de finale de la Coupe de l’UEFA. En championnat ? Une cinquième place dans une Ligue 1 alors écrasée par Lyon. Paris, de son côté terminait neuvième. Favori, l’OM comptait dans ses rangs les espoirs Franck Ribéry et Samir Nasri, les tauliers Habib Beye et Fabien Barthez ou encore l’artificier Mamadou Niang.
Ce soir de mai 2006, Marseille a perdu une finale qui lui tendait les bras face à des Parisiens transcendés par les « classiques » contre « l’ennemi » marseillais. Pauleta, Sylvain Armand, Vikash Dhorasoo et les autres terrassent alors un adversaire plus fort qu’eux. Et qui le restera jusqu’à la saison 2010-2011, au terme de laquelle Marseille amorce son déclin et Paris prend son envol.