Etudiant-entrepreneur, un statut apprécié mais méconnu
Etudiant-entrepreneur, un statut apprécié mais méconnu
Par Agathe Charnet
Deux ans après la création du statut, 95 % des étudiants concernés disent voir l’avenir avec optimisme, selon un sondage.
L’université Paul Valery - Montpellier 3, en septembre 2015. AFP PHOTO / SYLVAIN THOMAS / AFP PHOTO / SYLVAIN THOMAS | SYLVAIN THOMAS / AFP
Créer son entreprise tout en poursuivant ses études, est une façon de développer son projet sans attendre de quitter les bancs de l’école. Lancé à cet effet en 2014, le statut national d’étudiant entrepreneur (SNEE) a été adopté jusqu’ici par 1 894 étudiants. Une étude commandée par le gouvernement et menée par l’institut CSA, présentée mardi 17 mai par Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, présente un taux de satisfaction des plus probants.
Ainsi, 95 % des étudiants auto-entrepreneurs sont optimistes quant à leur avenir, alors que c’est le cas de seulement 70 % de l’ensemble des étudiants. 76 % de ces jeunes se disent satisfaits de leur statut, la moitié d’entre eux désignant leur projet comme la priorité de leur vie.
Apprécié, le dispositif manque de visibilité. Quatre étudiants sur dix disent n’en avoir jamais entendu parler, alors que 36 % d’entre eux aimeraient obtenir davantage d’informations. Une méconnaissance qui va de paire avec un démarrage timide : 643 étudiants auto-entrepreneurs en mars 2015, un chiffre qui a à peine doublé en 2016, est encore bien loin de l’objectif fixé par l’Etat, avec 20 000 étudiants bénéficiaires du statut d’ici 2017.
Réviser ses partiels et gérer sa start-up
L’étude de l’institut CSA montre aussi que 74 % des étudiants-entrepreneurs sont des hommes, âgés en moyenne de 23,7 ans. Ils se définissent comme « combatifs », « déterminés » et « optimistes ». Un état d’esprit nécessaire pour mener de front cursus académique et responsabilités inhérentes à la gestion d’une start-up.
Concilier études et travail est d’ailleurs la première difficulté (43 %) pointée par les étudiants, tandis que 41 % d’entre eux se plaignent du manque de reconnaissance du statut auprès des professionnels.
A l’heure où de plus en plus d’étudiants souhaitent passer l’étape cruciale de l’entrée sur le marché du travail en devenant leur propre patron, 90 % de ceux interrogés pouir l’étude du CSA disent ainsi avoir une bonne image du statut. Une campagne de communication, à retrouver sur le site Etudiant.gouv, sera lancée à la rentrée pour tenter d’attirer davantage de candidats au statut.