La cigarette électronique comme outil de sevrage
La cigarette électronique comme outil de sevrage
Par Pascale Santi
Le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » vient de publier une enquête plutôt rassurante sur la cigarette électronique.
Un vapoteur américain à Sacramento, en Californie, en juillet 2015. | Rich Pedroncelli / AP
Les résultats publiés mercredi 25 mai dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), à quelques jours du 31 mai, Journée mondiale sans tabac, sur la cigarette électronique sont plutôt rassurants. Ils montrent qu’aucun usager régulier exclusif de l’e-cigarette en 2013 n’est devenu fumeur un an après, selon les données de la cohorte Constances, qui compte 100 000 membres. Ces résultats portent sur 24 000 sujets de la cohorte. Les volontaires sont moins fumeurs et moins utilisateurs de cigarette électronique.
Ces résultats font apparaître « que l’e-cigarette ne semble pas être une voie d’entrée dans le tabagisme », explique le professeur Marcel Goldberg, coauteur de cet article, responsable scientifique de la cohorte Constances. Aucun des vapoteurs exclusifs, non fumeur en 2013, n’est devenu fumeur en 2014. La cigarette est donc associée à la volonté d’arrêter le tabac ou de réduire sa consommation. 15,3 % des fumeurs utilisent la cigarette électronique et 2,8 % des anciens fumeurs.
Pour autant, ces chiffres doivent être confirmés. « Nous n’avons qu’un an de recul, c’est très peu », insiste le professeur Goldberg. Des recherches vont être poursuivies avec la cohorte Constances sur l’usage de la cigarette électronique. En France, son usage quotidien concerne entre 1,2 et 1,5 million de personnes.
Le tabagisme passif augmente
Mauvaise élève, la France compte 34 % de fumeurs, et le tabagisme tue 78 000 personnes chaque année. Si les autorités sanitaires voient l’e-cigarette comme un outil de sevrage, « la prudence reste de mise », estime toutefois, dans l’éditorial du BEH, le professeur Benoît Vallet, directeur général de la santé.
Phénomène inquiétant pointé par le BEH, près de dix ans après l’entrée en vigueur de la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics et à usage collectif, son application laisse à désirer, indique l’étude de la nouvelle agence Santé publique France dans le BEH.
8,7 % des personnes interrogées ont été exposées à la fumée de tabac dans les restaurants. Surtout, près de trois quarts des élèves et étudiants de plus de 15 ans ont été exposés à la fumée des autres à l’école, au lycée, à l’université.
« Les expositions aux abords des établissements ont été probablement en partie comptabilisées. Ce résultat reste néanmoins préoccupant », souligne l’enquête. Le sondage a été mené par Ipsos, du 11 décembre 2013 au 31 mai 2014, auprès d’un échantillon représentatif de la population âgée de 15 ans à 75 ans.
Le nombre de mort liés au tabagisme passif est estimé à 1 100 chaque année, rappelle Santé publique France.