Les spectateurs de France-Roumanie pourront-ils se rendre au Stade de France ?
Trains, métros : les spectateurs de France-Roumanie pourront-ils se rendre au Stade de France ?
Le Monde.fr avec AFP
Des trains supplémentaires circuleront sur les lignes B et D du RER avant le début du premier match de l’Euro de football. La SNCF exhorte toutefois les supporteurs à « anticiper leur déplacement ».
L’équipe de France s’entraîne au Stade de France, à Saint-Denis, le 8 juin 2016, deux jours avant le début de l’Euro de football. | FRANCK FIFE / AFP
Le mouvement de grève à la SNCF pourrait-il empêcher des spectateurs de rejoindre le Stade de France pour le match d’ouverture de l’Euro 2016 de football ? Vendredi 10 juin, le secrétaire d’Etat français chargés des transports, Alain Vidalies, l’a exclu : « Nous allons assurer [leur] acheminement », a-t-il promis. Le gouvernement ne renoncera « à aucun moyen à sa disposition » et « s’il faut utiliser les réquisitions [de conducteurs de trains], nous le ferons », a-t-il insisté.
Sur les 80 000 personnes attendues au Stade de France (Seine-Saint-Denis) pour voir les Bleus affronter la Roumanie, environ 50 000 emprunteront les transports en commun, estime la SNCF, qui se veut, elle aussi, rassurante.
« Le taux de grévistes est en baisse cette semaine, et le trafic s’améliore légèrement, assure l’entreprise. Dans la journée, nous prévoyons par exemple un train sur deux sur la ligne B du RER, contre un sur trois hier. » Si 7,9 % du personnel SNCF, toutes catégories confondues, était en grève jeudi, ce chiffre atteint des scores bien plus élevés au sein du personnel roulant. Sur la ligne D du RER, SUD-Rail annonce, vendredi, 85 % de grévistes parmi les conducteurs, un taux en hausse par rapport à la veille.
Venir plus tôt au stade
Le personnel non gréviste, lui, sera mobilisé pour l’Euro. Comme pour chaque grand événement au Stade de France, un dispositif particulier a été mis en place pour le coup d’envoi de la compétition : 50 trains supplémentaires circuleront au cours des trois heures précédant le match, et 50 pendant les trois heures après le coup de sifflet final. Sont donc prévus un train toutes les six minutes sur la ligne B du RER, et un toutes les dix minutes sur la ligne D.
Un dispositif renforcé qui reste toutefois inférieur à celui mis en place habituellement lors des matchs ou des concerts. « C’est pour cela que nous insistons sur l’importance, pour les spectateurs, d’anticiper leur déplacement pour gérer les flux dans les transports », explique la SNCF. Le stade ouvrira ses portes à 18 heures.
L’entreprise rappelle aussi qu’outre les RER B et D, deux lignes de métro, la 12 et la 13, permettent de se rendre au Stade de France, avec des stations à moins de quinze minutes à pied de l’enceinte. Sur la ligne 13, des trains supplémentaires circuleront en fin d’après-midi et après le match.
Malgré des préavis de grève déposés par SUD et la CGT, la RATP prévoyait un trafic quasi normal vendredi. A la SNCF, le personnel non gréviste étant mobilisé pour convoyer les amateurs de football, d’autres lignes devraient inévitablement connaître un trafic ralenti.
« Jamais le moment de faire grève »
Jacques Lambert, le président du comité d’organisation de l’Euro, a déclaré vendredi avoir « du mal à comprendre » le sens la grève à la SNCF. « Ceux qui sont gênés, ce sont les supporteurs qui ne se recrutent pas parmi le CAC40, au Medef ou dans le 7e arrondissement [un quartier huppé de Paris], a-t-il estimé. Je ne comprends pas la logique à perturber ses frères en société. »
La CGT-Cheminots et SUD-Rail poursuivent une grève illimitée, démarrée le 31 mai, pour dénoncer l’accord d’entreprise et la convention collective issus des négociations sur le nouveau cadre social des employés de la branche ferroviaire, qui doit s’appliquer au 1er juillet.
« L’accord d’entreprise prévoit la possibilité, pour les signataires de l’accord, d’y déroger et l’accord de branche constitue un vrai recul social, estime Fabien Villedieu, de SUD-Rail. Je suis un supporteur de l’équipe de France mais aussi de mes conditions de travail, que je vais subir pendant dix ou vingt ans. Les inondations, l’Euro, le baccalauréat… Ce n’est jamais le moment de faire grève. Mais le pain et les Jeux pour nous distraire, ça marchait au temps de l’empire romain. »