A la fin de la manifestion du 14 juin à Paris. | PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

Le préfet de police de Paris, Michel Cadot, est revenu mercredi 15 juin sur les violences survenues la veille en marge d’une manifestation contre la loi travail. M. Cadot a estimé que la capitale avait été à cette occasion témoin d’un « niveau de violence tout à fait particulier », du à la « participation importante de casseurs », qui étaient, selon lui, « au moins 800 ».

  • 41 personnes en garde à vue

« L’objectif  de procéder à un grand nombre d’interpellations a été atteint », a également indiqué M. Cadot. Ainsi, 58 personnes ont été appréhendées lors de la manifestation, parmi lesquelles 41 ont été placées en garde à vue, et « le sont toujours ». Cela traduit pour M. Cadot « le fait qu’elles ont été identifiées comme commettant de manière claire des violences, des atteintes directes aux biens » ou comme portant des « armes prohibées ».

Parmi les personnes interpellées figurent plusieurs étrangers, dont cinq Allemands, un Italien et un Suisse, qui a été blessé.

Aucun des interpellés ne figuraient sur la liste des 130 personnes interdites de manifester.

  • Des interpellés aux profils variés

Il n’y a pas de « profil type » des personnes interpellées, a expliqué le préfet de police, qui évoque la présence dans la manifestation de « membres de mouvements radicaux », de tous âges, mais aussi une « proportion significative d’étrangers qui ne sont pas les clients habituels ».

« Je pense qu’il y a un schéma de préparation de la manifestation qui s’est appuyé sur d’autres zones, comme Rennes et Nantes », a poursuivi M. Cadot ; ce qui, selon lui, a donné une « masse (…) beaucoup plus forte que pour des manifestations qui n’étaient pas nationales ».

  • Des manifestants et des policiers blessés

Vingt-huit policiers ont été blessés « sans gravité » au cours de la manifestation. Onze manifestants ont également été blessés, dont 7 ont dû être transportés à l’hôpital. La personne « la plus sérieusement touchée » a reçu un projectile qui « a touché la colonne vertébrale sans atteindre la moelle épinière ». Son état est cependant désormais « sans inquiétude » et le manifestant ne devrait pas subir de « conséquences lourdes » de sa blessure, d’après le préfet de police, qui pour l’occasion se fait aussi médecin.

Les forces de l’ordre ont utilisé des « moyens de défense importants (…), peu usités à Paris » face aux violences : 1 500 grenades, 175 grenades de désencerclement, ainsi qu’un tir de lanceur de balle de défense.

  • La CGT montrée du doigt

M. Cadot a souligné qu’une « petite partie des manifestants de la CGT [avaie]nt eux-mêmes participé à des actes de violence » en jetant des pavés. Ces manifestants venaient principalement du Havre, selon le préfet de police, qui a précisé qu’il ne s’agissait que de « 100 ou 200 personnes » sur les 80 000 participants à la manifestation – estimation de la police.

Mercredi matin, le premier ministre, Manuel Valls, avait dénoncé l’attitude « ambiguë » de la CGT à l’égard des casseurs et appelé le syndicat à ne plus organiser de grandes manifestations à Paris. Des propos que la centrale a jugé « inacceptables ».

Loi travail : de violents affrontements dans la manifestation parisienne
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