A Paris, l’immobilier de luxe a de nouveau le vent en poupe
A Paris, l’immobilier de luxe a de nouveau le vent en poupe
Les acheteurs français se focalisent sur les biens familiaux entre 1 et 2 millions d’euros.
Au sommet de l'Arc de triomphe, vue sur Paris. | Julien Mignot pour "Le Monde"
« 2015 a été une bonne année sur le marché de l’immobilier de luxe à Paris, et 2016 se présente également comme un millésime de qualité », déclare Charles-Marie Jottras, président de Féaux immobilier. Le leader du secteur en Ile-de-France a annoncé, mercredi 22 juin, un bond de 23 % de son activité en 2015, à 3,8 milliards d’euros. Depuis janvier, cette tendance positive se confirme (+ 18 %).
Autre signe du caractère durable de la reprise, le stock de biens à vendre se dégonfle. « Après avoir atteint 5,4 milliards d’euros après l’élection de François Hollande, qui a provoqué de nombreux départs vers l’étranger, notre stock est revenu à 3,1 milliards et continue de décroître », poursuit M. Jottras.
Le segment de marché le plus porteur est celui des appartements familiaux d’une valeur comprise entre 1 et 2 millions d’euro, qui était pourtant délaissé au plus fort de la crise du secteur, trois ans plus tôt. Ce type de bien intéresse une clientèle essentiellement française. Sur ce segment, les prix sont légèrement orientés à la hausse.
Les grandes surfaces défraîchies du 16e arrondissement, dont les prix étaient tombés sous le seuil des 8 000 euros par mètre carré il y a trois ans, sont de nouveau recherchées, même lorsqu’elles sont mal découpées.
« Sans défaut majeur, comme un premier étage sombre par exemple, ces grands appartements partent désormais au-dessus de 10 000 euros le mètre carré », dit M. Jottras.
Autre nouveauté, Féaux a réalisé dix ventes au-dessus de 10 millions d’euros au cours des derniers mois, dont les deux-tiers auprès d’acheteurs français, alors que ce segment de marché était devenu, depuis une dizaine d’années, l’apanage des acheteurs étrangers.
Outre le niveau extrêmement bas des taux d’intérêt et la baisse des prix de 15 % en moyenne dans ce secteur depuis le pic de 2011, le marché bénéficie d’un effet de rattrapage. La proximité de l’élection présidentielle ne semble pas peser sur le marché, contrairement à ce qui s’était passé en 2011-2012.