Zarema Abieieva | France 3

Mardi 5 juillet, Zarema Abieieva, jeune Russe réfugiée à Blois, a appris à la fois sa réussite au bac « Gestion et administration », avec mention très bien… et la notification de son expulsion de France, et celle de ses parents, dans les trente jours. Les professeurs et les élèves de son lycée, la mairie de Blois et le collectif des sans-papiers se sont émus de la situation et se sont mobilisés. Un titre de séjour étudiant lui a finalement été délivré mardi 12 juillet, a annoncé la préfecture du Loir-et-Cher. Un début de soulagement pour cette brillante élève.

Zarema, son père aveugle et sa mère sont arrivés en France du Daghestan en décembre 2012 et ont déposé une demande d’asile, en expliquant que leur sécurité est menacée dans cette République de la Fédération de Russie. Selon ses déclarations, le père de Zarema a été agressé en 2006 lorsqu’il a voulu dénoncer les malversations financières de ses associés dans une entreprise de matériaux. Un de ses cousins a été assassiné pour les mêmes raisons, tandis que la jeune Zarema a échappé de justesse à un enlèvement, selon le dossier présenté par la famille pour demander l’asile. Mais l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) ont rejeté l’an dernier leur demande d’asile en première instance comme en appel. La préfecture a également rejeté leur demande de titre de séjour.

La famille a ainsi été expulsée de son appartement en avril, rapporte La Nouvelle République. Et elle loge désormais dans une chambre d’hôtel, où la jeune fille a révisé son bac. Le journal régional souligne que la mention très bien de la bachelière est « un résultat qui force le respect quand on sait que cette jeune fille est arrivée en France le jour de Noël 2012 sans connaître un mot de français. Quatre ans plus tard, elle parle notre langue pratiquement sans accent et est admise en BTS ».

C’est à la suite d’un « recours gracieux » introduit par Zarema et ses parents auprès des autorités françaises que cette dernière a finalement reçu son titre de séjour étudiant, en raison de son inscription en BTS. « En ce qui concerne les parents, il n’y a pas d’évolution. Leur recours gracieux est en cours d’examen », a cependant précisé à l’AFP une porte-parole de la préfecture.