Le procureur de la République de Paris fait un point sur l’avancée de l’enquête sur la tuerie de Nice, lundi 18 juillet. | FRANCOIS GUILLOT / AFP

Alors que l’enquête sur l’attaque au camion qui a fait 84 morts et plus de 300 blessés sur la promenade des Anglais, à Nice, dans la soirée du 14 juillet, progresse pas à pas, le procureur de la République de Paris, François Molins, a fait un nouveau point sur ses avancées, lundi 18 juillet, devant la presse.

  • L’enquête

Si l’enquête sur l’attentat de Nice avance au compte-gouttes et que le profil et les motivations de son auteur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, restent troubles, elle a d’ores et déjà mis en lumière son « caractère prémédité », a souligné le procureur de Paris.

Les investigations ont notamment montré que le tueur avait effectué des « repérages » sur la promenade des Anglais et qu’il avait pris contact avec la société de location du camion dès le 4 juillet, a précisé le procureur, confirmant une information déjà connue.

M. Molins n’a toutefois pas souhaité s’exprimer sur les six gardes à vue toujours en cours, qui concernent des personnes soupçonnées d’avoir pu être en contact avec l’auteur ou d’avoir apporté une aide logistique, notamment dans la fourniture de l’arme. Il a précisé que l’un des gardés à vue apparaît comme le destinataire d’un SMS que le terroriste avait envoyé avant son passage à l’acte mentionnant l’acquisition de pistolets. « De nombreuses investigations sur les SMS et les appels passés (…) sont toujours en cours afin d’identifier l’ensemble de ces correspondants ».

  • La personnalité de Mohamed Lahouaiej Bouhlel

Devant l’un des domiciles du tueur de Nice. | ERIC GAILLARD / REUTERS

Mohamed Lahouaiej Bouhlel présentait un « intérêt certain », mais « récent », pour la « mouvance islamiste radicale », a déclaré lundi le procureur de Paris, François Molins, en évoquant notamment l’analyse de son ordinateur.

« Depuis huit jours, il s’était laissé pousser la barbe, expliquant que la signification était religieuse. Il ne comprenait pas pourquoi Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] ne pouvait pas prétendre à un territoire », a poursuivi le procureur, en précisant que le tueur avait fait des « recherches quasi quotidiennes de sourates du Coran », « de photos de cadavres en lien avec l’islam radical », sur les fusillades d’Orlando et de Dallas, ainsi que sur l’attaque de Magnanville, selon l’exploitation de son ordinateur.

Le procureur a à nouveau fait état d’un « individu très éloigné des considérations religieuses, ne pratiquant pas la religion musulmane, consommant de l’alcool, de la drogue et de la viande de porc et ayant une vie sexuelle débridée » et d’un homme « particulièrement violent à l’égard de son épouse et de ses enfants ».

  • Les victimes

Journée d’hommages aux victimes de la tuerie de Nice, lundi 18 juillet. | VALERY HACHE / AFP

Les opérations de médecine légale concernant les 84 personnes tuées dans l’attentat de Nice, parmi lesquelles dix enfants et adolescents, sont « achevées », a annoncé lundi le procureur de la République de Paris. A ce jour « 71 victimes décédées ont été formellement identifiées » et « 52 permis d’inhumer ont été délivrés ».

« Les premiers corps ont pu être restitués ce [lundi] matin », a précisé le procureur. Il a ajouté qu’une « nouvelle commission d’identification se déroulait actuellement », afin d’identifier les 13 dernières victimes qui ne l’ont pas encore été.

Concernant les blessés, 74 « sont toujours hospitalisés », a encore dit M. Molins. Parmi ces derniers, « 28 sont en réanimation, avec un pronostic vital engagé pour 19 d’entre eux ».