L’issue était devenue inévitable. De sources concordantes, le tribunal de commerce de Paris a prononcé le redressement judiciaire d’Altis. Le fabricant de semi-conducteurs situé à Corbeil-Essonnes (Essonne), qui emploie 1 000 personnes, connaît, depuis longtemps, des difficultés financières. Il était en cessation de paiement. Ces dernières semaines, il espérait encore trouver un repreneur. Des discussions avaient été entamées avec l’allemand X-FAB, qui avait déposé une offre le 8 juin.

Las, son principal actionnaire, Yazid Sabeg, détenteur de la majorité du capital, voyait d’un mauvais œil l’arrivée de cette grosse PME allemande. Les discussions n’étaient pas allées très loin, et les relations s’étaient détériorées entre vendeur et acquéreur. Au point que X-FAB avait fini par retirer son offre, n’ayant plus confiance dans son interlocuteur.

A la surprise générale, un autre repreneur, SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corporation), un important fondeur chinois coté à Hongkong et à New York, s’était manifesté en début de semaine. Mais la candidature de SMIC n’a finalement pas convaincu le juge commercial d’accorder un délai à Altis pour explorer une sortie par le haut.

Transparence

La cession d’Altis se fera donc sous la surveillance d’un mandataire judiciaire. La procédure, qui ouvre une période d’incertitude pour les fournisseurs, les clients et les salariés, a au moins le mérite de donner de la transparence à la cession. X-FAB attendait ainsi « un cadre juridique sécurisé », dit-on dans l’entourage du groupe. La PME, qui réalise 330 millions d’euros de chiffre d’affaires, a prévu de maintenir son offre sur la société. Elle avait proposé de reprendre 800 personnes et d’investir 100 millions d’euros sur dix ans.

« X-FAB travaille déjà avec certains fournisseurs d’Altis, cela devrait permettre d’assurer un retour rapide de la confiance », explique la même source.

SMIC, le cinquième acteur mondial du marché des semi-conducteurs, avec un chiffre d’affaires de 2,2 milliards de dollars (2 milliards d’euros), devra dévoiler ses intentions. Enfin, Yazid Sabeg a toujours la possibilité de proposer un plan de continuation.