Comment la Corée du Nord est-elle devenue une menace ?
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Des dizaines de milliers de militaires sud-coréens et américains ont entamé lundi 22 août des manœuvres simulant une attaque nord-coréenne, auxquelles Pyongyang a répliqué par des menaces de frappe nucléaire préventive.

Ces manœuvres annuelles, baptisées « Ulchi freedom », sont essentiellement une simulation d’invasion nord-coréenne sur ordinateur, mais elles mobilisent quand même 50 000 Sud-Coréens et 30 000 Américains. Tous les ans, elles provoquent une montée de tension sur la péninsule. Or elles interviennent cette année dans une période de très forte crispation intercoréenne.

Menaces de « frappes préventives de représailles »

Washington comme Séoul affirment que leur objectif est purement défensif, mais Pyongyang les considère comme une provocation. Dans un communiqué, l’armée populaire coréenne (KPA) a annoncé que les unités postées à la frontière étaient « complètement prêtes à lancer des frappes préventives de représailles contre toutes les forces offensives ennemies impliquées ». La moindre violation de la souveraineté territoriale nord-coréenne pendant ces manœuvres ferait que la source de cette provocation serait transformée en « un tas de cendres par une frappe préventive nucléaire à la coréenne », a ajouté un porte-parole de la KPA.

Après plusieurs mois de tirs nord-coréens de missiles, consécutifs au quatrième essai nucléaire de Pyongyang en janvier, certains experts considèrent que les relations intercoréennes n’ont plus été aussi tendues depuis les années 1970.

La nervosité a encore été renforcée par une récente vague de défections au Nord, la plus emblématique étant celle, annoncée la semaine dernière, du numéro deux de l’ambassade de Corée du Nord en Grande-Bretagne. Dimanche, un responsable du ministère de l’unification sud-coréen a mis en garde contre le risque que Pyongyang ne fomente des attentats ou ne prépare des projets d’assassinats de transfuges ou de militants anti-nord-coréens.