Ouzbékistan : le président Karimov obtient sans surprise un quatrième mandat
Ouzbékistan : le président Karimov obtient sans surprise un quatrième mandat
Le Monde.fr avec AFP
Depuis vingt-six ans, l'ancien apparatchik soviétique n'a cessé d'accroître son emprise sur ce pays de 30 millions d'habitants.
Sans surprise, l'inamovible président ouzbek Islam Karimov – qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1989 – a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans avec plus de 90 % des voix, après un scrutin sans réelle opposition dénoncé par les observateurs internationaux.
« 17,2 millions de personnes soit 90,39 % des électeurs ont donné leur voix à Islam Karimov », a annoncé le directeur de la commission électorale centrale de cette ex-république soviétique d'Asie centrale, qui revendique également une participation supérieure à 91 %.
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Les trois adversaires de M. Karimov, 77 ans, étaient tous issus de partis politiques soutenant officiellement le président sortant et ayant appelé à sa réélection.
Election dénoncée par l'OSCE
La mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) relève qu'Islam Karimov a pu se présenter même si la constitution lui imposait une limite de deux mandats successifs. « Le président sortant a dominé le paysage politique sans réelle opposition », dénonce l'organisation, s'interrogeant en outre sur le grand nombre de votes par procuration et ajoutant que les médias ouzbeks, étroitement surveillés, « ont donné au président sortant un avantage clair ».
Douze mille prisonniers politiques et religieux
La campagne électorale d'Islam Karimov a été discrète, le dirigeant se contentant de vanter la « stabilité » de ce pays de 30 millions d'habitants, frontalier de l'Afghanistan. Depuis l'indépendance du pays en 1991, le règne de M. Karimov a été associé à de longs mandats présidentiels, des victoires écrasantes sur des concurrents de faible notoriété et une participation présentée comme très élevée à chaque élection.
Régulièrement montré du doigt par les ONG internationales – le pays compte environ 12 000 prisonniers politiques et religieux, sujets à la torture, selon les organisations de défense des droits de l'homme –, le régime ne semble être menacé que par l'âge du président ni la fragilité supposée de son état de santé, qui l'amène à danser chaque année en public lors d'une fête traditionnelle pour démentir les rumeurs.
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