Agréable, dangereuse, utile ou complètement déjantée : quoi qu’on en dise, l’idée selon laquelle les robots sont sur le point de transformer la mobilité urbaine est en train de devenir réalité. Voitures autonomes et drones sont au cœur de la smart city. Pays, villes et grandes entreprises commencent à s’y préparer.

Test d’une voiture autonome de Google. Photo By Flckr user jurvetson (Steve Jurvetson) [CC BY 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons | https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AJurvetson_Google_driverless_car.jpg

L’indication la plus récente de l’intrusion prochaine des robots dans notre espace urbain est le pari de soutenir et d’encadrer le développement des véhicules sans chauffeur fait par le gouvernement des Etats-Unis. Convaincu qu’ils rendront les routes plus sûres il vient de publier un texte cadre établissant les 15 normes minimales à respecter par les constructeurs tout en laissant un champ très ouvert à l’innovation. Elle a le mérite de poser le problème à temps, alors que constructeurs automobiles et géants de l’automobile sont tentés de partir dans toutes les directions avec des approches variables des questions de sécurité.

Jusqu’à présent les entreprises américaines avaient tiré parti des différences de législation entre les États membre de la fédération. C’est ainsi que Google a pu obtenir des conditions très favorables pour ses essais auprès des gouvernements du Nevada et de Californie. La décision des autorités américaines vise à encadrer le processus pour le maintenir en vie sans le laisser s’emballer.

La question se pose un peu partout dans le monde.

En France, une ordonnance du 3 août permet la circulation sur la voie publique de véhicules autonomes pour l’expérimentation rapporte Le Monde.

En novembre dernier le gouvernement japonais a passé un accord avec les constructeurs automobiles (notamment Toyota et Honda) leur permettant de tester les voitures autonomes sur le réseau routier public dès 2017 avec l’espoir de pouvoir en utiliser pendant les JO de Tokyo en 2020. Il encourage également les tests pour la livraison de paquets par drones.

Séoul qui envisage de commercialiser différents types de véhicules autonomes en 2020 s’est lancée sur la même voie. Deux ministres ont même « piloté » des drones lors d’un événement public en juin dernier.

Donner les moyens de comprendre

Certains constructeurs, dont Mercedes-Benz, Renault et Ford développent des véhicules assistés de drones pour leur donner des informations sur l’état de la circulation devant eux.

Sur un tout autre élément, mais de façon comparable, on voit se développer les bateaux à voile autonomes. Ils ont pour objectif de sillonner les mers pour recueillir des informations sur la vie des poissons.

En clair : nos routes, nos cieux et nos mers seront bientôt peuplés de véhicules autonomes. Nous ne pouvons ni l’empêcher ni l’ignorer.

Une fois de plus la question n’est pas d’être pour ou contre mais de se préparer tôt à le gérer de la meilleure façon possible. Mais attention : ne recommençons pas en demandant aux gens ce qu’ils en pensent avant de leur avoir fourni les moyens de savoir de quoi il s’agit. Il est urgent de familiariser les populations avec ce genre d’objet, de leur permettre de les voir, de les tester (comme à Lyon puis Paris entre autres), de les utiliser puis d’ouvrir les débats. Cela va des vies qu’ils peuvent sauver aux données qu’ils peuvent amasser sur nos vies et nos habitudes. Il incombe particulièrement aux villes de donner les moyens à leurs citoyens de comprendre, tester et discuter de l’apparition des robots dans leurs rues et sous leurs cieux.

Si nous ne le faisons pas nous risquons de devoir faire appel à des moyens bizarres, comme la police néerlandaise, par exemple, qui a recours à des aigles pour intercepter les drones nous signale l’Atelier. Un beau sujet de film…