L’aide à la recherche du premier emploi peine à décoller
L’aide à la recherche du premier emploi peine à décoller
Par Eric Nunès
Plus d’un mois après le lancement de cette aide financière aux jeunes diplômés, seulement 21 000 des 126 000 bénéficiaires potentiels en ont fait la demande.
Lors des manifestations contre la loi travail, en mars. AFP / LOIC VENANCE | LOIC VENANCE / AFP
Au printemps 2016, ils ont été des centaines de milliers d’étudiants à contester le projet de loi travail. En vue de les apaiser, ce texte s’est vu ajouter une mesure d’aide financière qui pourrait profiter dès cette rentrée à des milliers de nouveaux diplômés. Il s’agit de l’aide à la recherche du premier emploi (ARPE).
L’ARPE permet aux boursiers qui ont passé avec succès leurs examens d’obtenir la poursuite du versement de leur bourse pendant une période de quatre mois. Soit la durée moyenne que les jeunes (diplômés et non diplômés) mettent pour trouver un poste.
Le 28 juillet, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et le secrétaire d’Etat Thierry Mandon, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, avaient confirmé que « le droit à l’ARPE [serait] ouvert à compter de la rentrée 2016 ». Ils avaient alors estimé, que « 126 000 jeunes diplômés d’origine modeste qui entrent sur le marché du travail en situation d’inactivité » devraient être éligibles à cette aide.
C’est à partir du 22 août que les nouveaux diplômés ont pu commencer à déposer leur demande d’ARPE, sur Internet. Plus d’un mois plus tard, le 28 septembre, ils seraient 21 000 anciens élèves de l’enseignement supérieur, secondaire et diplômés par la voie de l’apprentissage a en avoir fait la demande, selon le ministère de l’éducation nationale. Un bilan intermédiaire mitigé.
La nouveauté du dispositif expliquerait son usage modéré par les ayants droit. « Nous réalisons une grosse communication pour qu’un maximum de jeunes fassent la démarche durant cette période charnière où ont ils ont vraiment besoin de cette aide », assure Meryl Scrocynski, vice-présidente du syndicat étudiant Fage, chargé des affaires sociales. Même analyse côté ministère : « C’est un dispositif encore insuffisamment connu mais très précieux, a souligné Thierry Mandon le 28 septembre. Les jeunes sont en train de faire leur dossier pour bénéficier de cette aide à l’insertion professionnelle. » A savoir, la demande doit être effectuée dans les quatre mois suivant l’obtention du diplôme.
Le bilan définitif de la première rentrée de l’ARPE est attendu fin décembre.