Bruno Le Maire, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé participent au premier débat de la primaire de la droite et du centre à Saint-Denis, jeudi 13 octobre 2016. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR "LE MONDE"

Elus et militants de gauche ont sauté sur l’occasion du premier débat télévisé de la primaire de la droite, retransmis jeudi 13 octobre sur TF1 et RTL, pour brocarder « la naphtaline » des idées exposées sur les réseaux sociaux.

« On a entendu ce soir le même programme que celui du RPR en 1993 », a taclé Sébastien Denaja, un des vice-présidents des députés socialistes et soutien de François Hollande, déclinant le mot-dièse #lavieilledroite. Dans la même tonalité, l’un des porte-parole du PS, Olivier Faure, a estimé sur le site de microblogging que la droite emploie « les mêmes idées depuis 30 ans ».

« C’est terrible comme la politique sent parfois la naphtaline », a lancé de son côté le député Europe écologie-Les Verts Sergio Coronado.

Distribuer les bons et mauvais points

Au fur et à mesure des échanges, parfois musclés, entre les sept candidats de la droite, leurs adversaires de gauche ont distribué bons et mauvais points. Pour Richard Ferrand, député socialiste et soutien d’Emmanuel Macron, « la palme du réac à la pensée sommaire, confuse, revient à Bruno Le Maire, péremptoire et sans nuance ».

Membre du bureau national du Parti socialiste, Jérôme Guedj s’est même livré à une évaluation générale :

« Les perdants : NKM et BLM/Le prudent : Juppé/Le percutant : Copé/Le toujours-là : Sarkozy/Droopy : Fillon/Le réac-cool : Poisson. »

« Les Français nous attendent sur la question sociale »

Pas de différence entre les prétendants, a jugé le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, pour qui les candidats étaient « tous d’accord sur le fond et barbants sur la forme ».

Candidat à la primaire de la gauche organisée par le PS, Benoît Hamon a souligné que la primaire de la droite était « obnubilée par la question identitaire ». « Mais les Français nous attendent en 2017 sur la question sociale », a-t-il estimé.

« Comme une vache se rendant à l’abattoir »

« Plus j’écoute les candidats de droite, plus je trouve saugrenu pour une femme ou un homme de gauche de vouloir voter à leur primaire », a glissé Pascal Cherki, député de Paris, membre de l’aile gauche du Parti socialiste.

« Vu le programme annoncé, voter à leur primaire, c’est comme une vache se rendant à l’abattoir en riant tout en payant pour choisir la lame », a abondé Razzy Hammadi, un porte-parole du PS.