Les jeux vidéo qu’il ne fallait pas rater en octobre
Les jeux vidéo qu’il ne fallait pas rater en octobre
Par William Audureau, Corentin Lamy, Damien Leloup
De « Civilization VI » à « Mini Metro » sur smartphones, en passant par la réédition commentée de « Duke Nukem 3D »… Sélection des jeux qui ont marqué le mois.
Qu’il s’agisse de guider une civilisation ou de dessiner une ligne de métro, de botter des fesses d’alien ou de conclure un pacte avec la Mort et sa casquette rouge, le jeu vidéo s’est une nouvelle fois montré créatif en octobre. Top 13 des meilleurs jeux du mois.
La sortie du mois
- Civilization VI, cadavre exquis historique
(sur Windows et Mac, 50 €, déconseillé aux moins de 12 ans.)
« Civilization VI ». | Capture d'écran
Ce sixième épisode tente de remettre à plat une formule qui commençait à ressembler à une instable pièce montée. Il est toujours question de guider pendant 6 000 ans une civilisation – égyptienne, française, indienne – en triomphant des autres. Mais plus que jamais, il y a quelque chose de l’ordre du vertige quand, à la fin d’une partie, on se retourne sur son parcours, presque un peu ému de voir tout ce que notre petite troupe d’hommes et de femmes perdus a accompli en cinq cents tours.
Le passe-temps spécial métro
- Mini Metro, le jeu idéal pour les transports
(Sur Windows, Mac, Linux, iOS, Android, 5 €, tous publics.)
« Mini Metro ». | Capture d'écran
Le problème avec les jeux de réflexion, c’est qu’ils sont souvent abstraits, pour ne pas dire franchement nébuleux. Mini Metro, lui, est simple et beau, comme un plan de métro. Et pour cause : il s’agit de dessiner, du bout du doigt, le réseau d’une ville en perpétuelle expansion. Accrocheur.
Les blockbusters hollywoodiens
- Battlefield 1, cour de récré historique
(PC, PlayStation 4, Xbox One, 60 €, déconseillé aux moins de 18 ans.)
« Battlefield 1 ». | Capture d'écran
Professeurs d’histoire, bouchez-vous les oreilles, ça va faire mal. Dans un monde où la guerre de 14-18 se serait déroulée en France mais sans armée française, et où la Russie n’aurait pas pris part au conflit, vous incarnez tour à tour des soldats américains, anglais, italiens, et arabes. Battlefield 1 est un cours d’histoire médiocre, mais une cour de récréation jubilatoire, notamment en ligne. Là, dans des décors grandioses, des batailles géantes opposent fantassins, chevaux, tanks et avions, à travers des joutes bondissantes et imprévisibles. Voilà le successeur de la série Call of Duty dans la catégorie des jeux de tir à grand spectacle.
- Gears of War 4, l’« Aliens : le retour » du jeu vidéo
(PC, Xbox One, 60 €, déconseillé aux moins de 18 ans.)
« Gears of War 4 ». | Capture d'écran
Tour à tour mélancolique et monumental, régressif et décomplexé, Gears of War 4 est le jeu d’action hollywoodien par excellence. Dans la peau du fils du héros légendaire Marcus Fenix, le joueur se lance à l’assaut, armes surpuissantes à l’appui, d’une armée de robots et d’une nouvelle race extraterrestre. On pense tantôt à Terminator 3, Aliens 2 et Starship Troopers, dans cette œuvre aussi bluffante visuellement que riche en clins d’œil cinématographiques. Comme tous les grands films de genre, il s’apprécie encore mieux à deux.
Les aventures loufoques
- Manual Samuel, loufoquerie norvégienne
(Sur Windows, Mac, Linux, PlayStation 4 et Xbox One, 10 €.)
« Manual Samuel ». | ManualSamuel
Le jeune Samuel, tout juste décédé, rencontre la Mort, qui, casquette rouge sur la tête, lui propose un deal : s’il peut survivre une journée en réalisant manuellement chaque action du quotidien, il sera ressuscité. Commence un périple qui l’amènera de sa salle de bain jusqu’aux enfers. Si on s’amuse au début de ce jeu dans lequel trois boutons sont nécessaires pour marcher et deux pour respirer, au bout d’un moment, la farce fait long feu et cède le pas à la frustration. Mais l’humour décalé, lui, fait mouche.
- Paper Mario : Color Splash, aventure chromatique
(Sur Wii U, 50 €, tous publics.)
« Paper Mario: Color Splash ». | Capture d'écran
Un univers mignon à souhait, des personnages sympathiques, de l’humour partout… Sur le papier, le dernier épisode de la drolatique série Paper Mario a tout pour plaire. Un système de combat pénible et une difficulté mal gérée rendent l’aventure plus fastidieuse qu’enchanteresse, mais sur la ludothèque actuellement bien pauvre de la Wii U, il serait dommage de s’en passer.
- Rusty Lake : Roots, l’énigme qui hante
(Sur Windows, Mac, iOS, Android, 3 €, déconseillé aux moins de 7 ans.)
« Rusty Lake Roots ». | Rusty Lake Roots
Cet héritier des « points & clicks », les jeux d’aventure des années 1990, vous confronte à 33 énigmes, comme autant de tableaux retraçant l’histoire d’une famille du XIXe siècle ayant hérité d’un manoir mystérieux. Des énigmes simples mais plaisantes, logiques, et morbides comme chez Tim Burton. La 34e du jeu restera en suspens longtemps après la conclusion de l’aventure : a-t-on ici affaire à un jeu étrangement glauque, ou à une œuvre à l’humour surréaliste ?
Les revenants des années 1990
- Duke Nukem 3D 20th Anniversary World Tour, l’édition commentée
(Windows, PlayStation 4, Xbox One, 30 €.)
« Duke Nukem 3D ». | Duke Nukem 3D
Surprise : le jeu de tir culte et irrévérencieux (voire vaguement idiot) des années 1990 n’a pas trop vieilli. Outre un nouveau moteur en « vraie » 3D, cette réédition bénéficie d’un mode « commentaires », à la manière de ceux des DVD de films. Précieux. Tant qu’à sortir de leur retraite, les développeurs en ont aussi profité pour nous gratifier de huit nouveaux niveaux qui explorent, avec beaucoup d’astuces, des univers aussi variés que Paris ou Le Caire. Les nostalgiques auraient tort de se priver.
- Shadow Warrior 2, boucherie néorétro
(Windows ; prévu sur PlayStation 4 et Xbox One, 40 €.)
« Shadow Warrior 2 ». | Capture d'écran
Shadow Warrior 2, c’est l’anti-Call of Duty. Un jeu qui ne se prend jamais au sérieux, et qui n’essaye surtout pas de singer la réalité. On y affronte des démons grotesques à coups d’armes impossibles en s’en remettant aux bons vieux mécanismes des jeux de tir de la préhistoire (le premier épisode est sorti en 1997). Furieusement réjouissant.
Les jeux punitifs à l’ancienne
- Butcher, le saut du désespoir
(Windows, Mac, Linux, 10 €.)
« Butcher ». | Capture d'écran
Comme Doom, Butcher est ultra-violent. Comme Doom, Butcher ne pardonne pas la moindre erreur. Comme Doom, Butcher se passe dans une sorte de futur gothique, sombre et à l’esthétique sataniste. Mais contrairement à Doom, Butcher est un jeu de plate-forme, en vue de côté, au parti pris graphique radicalement minimaliste. Une proposition ludique passionnante à défaut d’être originale, mais, aussi, affreusement difficile.
- Thumper, transe exigeante
(Sur PC et PlayStation 4, 15 €, déconseillé aux moins de 7 ans)
« Thumper ». | Capture d'écran
Dans la peau d’un scarabée de l’espace lâché sur des pistes sinueuses, parcourez celle-ci au rythme de la musique tribale et des obstacles qui donnent le tempo. Le timing, d’abord, facile, devient peu à peu démoniaque. Frénétique, tribal, obsédant, Thumper opère la fusion entre l’esthétique néorétro et jeux musicaux. Une expérience minimaliste et entêtante, qui prend une dimension hypnotique supplémentaire en réalité virtuelle.
- GoNNER, le conte de fées retors
(Sur Windows, Mac et Linux, 10 €.)
« GoNNER ». | Capture d'écran
Avec ses graphismes crayonnés et son pitch infantilisant (on commence le jeu en se faisant gober par une jolie baleine), GoNNER ferait presque oublier qu’il s’agit d’un « rogue-like » sans pitié, ce genre de jeu où l’on meurt beaucoup pour recommencer immédiatement, dans des niveaux toujours renouvelés car générés aléatoirement. Il y a en outre quelque chose d’assez fascinant dans la grammaire et l’interface de ce jeu d’abord très ésotérique : apprendre à le comprendre, c’est déjà jouer.
- Thoth, le retour des gros pixels
(Sur Windows et Mac, 10 €.)
« Thoth ».
C’est ce qu’on appelle un grand écart : celui effectué par Jeppe Carlsen, qui a travaillé sur l’un des jeux les plus beaux et les plus sombres de l’été (Inside), et accouche cette fois en solo d’un jeu coloré, et, il faut bien le dire, fort minimaliste. On parle d’un « shooter » à l’ancienne, où il faut abattre des cubes de couleur. Problème : quand on les blesse, ils accélèrent. Et quand on tire, on ralentit. Ce sont les règles de base de ce jeu qui comporte 64 tableaux et autant de variations génialement gratifiantes.
Retrouvez nos tests du mois :
On a testé « Mini Metro » : le jeu de gestion ferroviaire arrive sur smartphone
Durée : 01:35