Donald Trump en campagne à Geneva, dans l’Ohio, le 27 octobre 2016. | © Carlo Allegri / Reuters / REUTERS

Un dicton dit qu’en matière électorale « As Ohio goes, so goes the Nation » (« Ce qui est vrai pour l’Ohio est aussi vrai pour la nation ») : l’Ohio (dix-huit grands électeurs) a longtemps été considéré comme le baromètre de l’élection.

Le « Buckeye State », c’est son surnom, serait un Etat essentiel. Les républicains l’ont compris : le premier débat de la primaire du Parti républicain (GOP) s’y est tenu, à Cleveland, le 6 août 2015, tout comme la convention du parti, en juillet 2016. Le Parti démocrate est aussi conscient de son importance : depuis 1964 et Lyndon Johnson, aucun candidat n’a remporté l’élection sans gagner dans cet Etat, rappelle The Hill.

Comme la Floride, l’Ohio ne revêt toutefois pas la même importance pour les deux candidats. Pour Donald Trump, l’emporter dans cet Etat est vital : sa campagne y rencontre un écho favorable alors que ce bastion industriel et minier dévasté votait historiquement démocrate. Le magazine Fortune dresse un tableau de ce territoire où les astres semblent alignés de manière favorable pour le candidat républicain : la population y est plus blanche et plus vieille que la moyenne – comme son électorat –, et l’économie y a beaucoup souffert de la crise de 2008.

En septembre, la candidate démocrate a semblé faire l’impasse sur le « Buckeye State », avant de se raviser et d’envoyer Barack Obama et ses autres alliés de poids y faire campagne. Elle n’y est revenue que dans les dernières semaines de la campagne, seule ou accompagnée de Jay Z, pour un concert prévu le 4 novembre.

Dans les sondages, Donald Trump dispose d’un avantage de 3,3 % sur la démocrate, selon RealClearPolitics. Le New York Times donne au candidat 54 % de chances de l’emporter. Le site FiveThirtyEight est en revanche certain que le candidat républicain remportera l’Etat, lui donnant 67,3 % de chances d’y parvenir. Seul le HuffPost Pollster est moins catégorique : pour lui, les deux candidats ne sont séparés que par un dixième de point.

De fait, sur les 1 024 combinaisons d’Etats identifiées par le New York Times pour remporter l’élection du 8 novembre, Mme Clinton en a 693, Trump 315 ; il n’y a que seize possibilités pour un match nul.