La directrice de l’IAE d’Aix-en-provence, Virginie de Barnier | Virginie de Barnier

Dans son palmarès 2016 des meilleurs masters en management, le Financial Times a classé l’Institut d’administration des entreprises (IAE) d’Aix-Marseille, situé à Aix-en-Provence, au premier rang en France et au dixième dans le monde pour le retour sur investissement. L’Institut a progressé de neuf places cette année. Sa directrice, Virginie de Barnier, s’en félicite.

Le classement du « Financial Times » est-il une surprise pour vous ?

Non, nous étions déjà bien classés, ces dernières années, sur ce critère : ce n’est donc pas tout à fait une surprise. Ce bon résultat tient bien sûr à nos frais de scolarité, qui sont ceux des universités pour les diplômes nationaux – soit 256 euros en master. Mais même nos autres diplômes comme les Masters of Science (MSc) sont très peu chers. Ce classement s’explique aussi, cette année, par la forte hausse des rémunérations de nos diplômés, à l’embauche et trois ans après leur sortie.

Les déclarations des diplômés concernant leurs salaires sont parfois sujettes à caution… Comment expliquer cette hausse soudaine ?

S’il existe un biais, il est valable pour toutes les écoles. Et quand je vois les salaires d’embauche annoncés par certaines d’entre elles, je suis parfois surprise… Pour notre part, nous n’intervenons absolument pas dans les réponses de nos diplômés. En revanche, nous les avons incités à mieux « se vendre » auprès des recruteurs. Ils avaient tendance à privilégier l’obtention d’un emploi, quitte à limiter leurs prétentions salariales. Certains DRH nous le faisaient observer : « Vos diplômés sont bons, mais ils ne se vendent pas cher », nous disaient-ils. Désormais, en début d’année, nous expliquons à nos étudiants à quel salaire ils peuvent prétendre, en fonction de la grille salariale des entreprises. Reste à savoir si le salaire est le bon indicateur de qualité de la formation. Il faudrait aussi tenir compte du secteur d’activité, du coût de la vie…

Quel impact aura ce classement pour votre établissement ?

Il est trop tôt pour en juger. Mais avant même sa publication, le nombre de candidatures a fortement augmenté. Pour notre master en management, nous sommes passés de 427 candidats en 2015 à plus de 3 000 cette année. Il est vrai qu’il est maintenant plus facile de postuler en ligne, et que nous avons amélioré notre prospection à l’international, en nous recentrant sur l’Europe. Le classement devrait renforcer notre attractivité. Mais nous ne voulons pas croître à tout prix.

Dans cet univers de plus en plus en compétitif, quels sont les atouts de votre établissement ?

Notre stratégie est celle de l’excellence académique, de la sélection et du suivi personnalisé de nos étudiants. Notre offre de services et d’accompagnement est équivalente à celle des grandes écoles ; 96 % de nos diplômés ont un emploi, le plus souvent en CDI, et cela six mois seulement après leur sortie. Les salaires de nos enseignants sont pris en charge par l’Etat, ce qui contribue fortement à notre stabilité financière – même si plus de la moitié de nos moyens proviennent de nos ressources propres. En revanche, nous accusons un retard en matière de locaux, qui datent des années 1960. C’est pourquoi nous avons lancé un grand plan de rénovation immobilière, pour un investissement de 4,2 millions d’euros.

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