Les participants à la session 2016 (avec Florence Aubenas, coordinatrice du Monde Académie), au siège du « Monde », à Paris, le 8 novembre 2016: Eric Behar, Pia Bou Acar, Lisa Burek, Pierre Bussière, Dorian Cessa, Marie Dewilde, Sylvain Elfassy, Nadia-Line Faham, Juliette Fèvre, Arnaud Gantier, Chloé Glad, Clément Lanot, Andy Lavedrine, Jules Le Pallec, Valentin Levetti, Léa Ménard, Damien Mestre, Laura Motet, Aurélien Péroumal, Paul Pichot, Myriam Piguet, Sophie Podevin, Sandrine Samii-Isfahani, Hugo Serraz, Capucine Truong. | Joseph GOBIN POUR LE MONDE

C’est un moment étonnant, celui où 25 jeunes gens qui rêvent de journalisme, sans avoir forcément les clés pour y entrer, pénètrent pour la première fois dans les locaux du Monde. Etudiant en médecine ou tout juste bachelier, diplômé des Arts décoratifs ou employé dans un théâtre, les quatre cinquièmes d’entre eux n’ont jamais suivi de formation dans la filière des médias. Certains connaissaient Le Monde « de nom », mais ne l’ont jamais ouvert. Quelques-uns annoncent triomphalement être allés jusqu’à le lire. Deux ou trois n’en ont appris l’existence que le jour où ils ont « postulé au Monde Académie ».

Pour cette troisième édition, Le Monde a en effet accueilli cette année 25 jeunes gens de 18 à 25 ans, avec ou sans diplôme, souhaitant faire leurs premiers pas dans le journalisme. « Du fait de sa position dans la presse française, Le Monde a une responsabilité particulière en matière de formation et de promotion des jeunes journalistes, de transmission de savoirs et de valeurs. Il assumait jusqu’à présent ces fonctions à travers ses engagements auprès des écoles de journalisme. Il continuera de le faire. Mais le groupe a décidé d’aller plus loin et de se mobiliser pour aider des jeunes talents éloignés des circuits traditionnels à entrer dans ce métier », écrivait en 2012 le directeur du Monde, Erik Izraelewicz, aujourd’hui disparu.

Après quatre sessions d’une semaine réparties sur l’année, cette expérience de terrain est aussi un concours. Le 30 novembre 2016, trois candidats décrocheront un CDD d’un an au sein du groupe. Le Monde attribuera par ailleurs son Prix du reportage. De leur côté, les deux fidèles partenaires de l’opération, EDF et Google, récompenseront chacun un candidat. Chaque prix est doté de 3 000 euros. Sur les six CDD signés par les lauréats des deux dernières sessions, quatre se sont transformés en CDI.

Les candidats 2016 ressemblent à leur génération : beaucoup ont voyagé, sont partis voir ailleurs, avec peut-être le désir d’y rester.

Le jour de leur arrivée, en avril 2016, la plupart étaient plutôt timides. Voilà Pierre Bussière, 22 ans, étudiant en droit à Clermont-Ferrand, brancardier bénévole à Lourdes et fondateur d’une association. Il a plein d’envies et autant d’énergie. De sa première interview, il est revenu sans avoir pris une note. « Je ne savais pas qu’il fallait tout écrire. » Clément Lanot, 19 ans, BTS audiovisuel, s’inquiète : « Je n’arrive pas à trouver de sujets originaux. Est-ce que c’est grave ? »

Les candidats 2016 ressemblent à leur génération : beaucoup ont voyagé, sont partis voir ailleurs, avec peut-être le désir d’y rester. Andy Lavedrine, diplômé d’une école d’ingénieurs à Paris, a passé quatre mois à Dakar sur un projet de microcrédit. Nadia-Line ­Faham, titulaire d’une licence d’anthropologie à Aix-en-Provence, a traversé l’Argentine pendant huit mois. Pourtant, ils sont aussi les premiers à raconter une planète qui semble soudain se recroqueviller. A Aarhus, au Danemark, pour un cycle d’études d’histoire, Myriam Piguet a vu en deux ans son université se crisper, acceptant de moins en moins d’étudiants étrangers, notamment venus de l’Est. Ou Sylvain ­Elfassy, à peine diplômé de l’Ecole des métiers du cinéma et de la vidéo au Québec : son reportage trace le portrait d’une jeune Canadienne renonçant aux lointaines missions humanitaires pour œuvrer dans son propre pays. C’est là aussi un des objectifs du Monde Académie : ouvrir les colonnes et les écrans du Monde à de nouveaux regards, de nouvelles préoccupations. Tenter de faire entrer la diversité, les diversités générationnelles, sociales ou culturelles.

Chaque génération lit le monde à sa manière. Pour des jeunes gens biberonnés à Internet et aux nouvelles technologies, le rapport à l’information est très différent. L’envie de bousculer la presse passe aussi par la forme. Dans l’amphithéâtre du boulevard Blanqui, les 25 candidats ont applaudi comme des vedettes les Décodeurs du Monde.fr, venus donner une conférence. De son côté, Arnaud Gantier, 24 ans, négociateur économique, a déjà créé sa propre chaîne sur YouTube, Stupid Economics. Pour la première fois, en 2016, les candidats étaient recrutés dans cinq disciplines : développeur, vidéaste, rédacteur, datajournaliste, graphiste. Tous les travaux sont en ligne sur le site du Monde.fr.

Vivement la prochaine.

Première semaine : le reportage (du lundi 18 avril au samedi 23 avril midi)

La ZAD sacrée de Sainte Rita

La drague à quatre temps

Vous prendrez bien un canapé

Jeunesse plaquée or

À Blois la guerre du kebab n’aura pas lieu

Deuxième semaine : le portrait (du lundi 4 juillet au samedi 9 juillet midi)

Franck Mouget un pitbull à la tête d’un projet culturel

Nés de PMA ils cherchent leurs origines

Yves l’homme qui accompagne la mort

Darius squatteur débrouillard et gogo dancer sur les Champs Elysées

Arc-en-ciel, cette maison ou les malades mentaux s’organisent eux-mêmes

Troisième semaine : le journalisme politique (du lundi 5 septembre au samedi 10 septembre midi)

Décryptage : Nicolas Sarkozy, le candidat du réchauffé en matière d’éducation

Frédéric Lefebvre veut être candidat

Primaire de la droite et du centre, dernière ligne droite très disputée pour la course aux parrainages

Primaire à droite, le discours des candidats passé à la moulinette

La primaire de la droite, une histoire de retraités

A quoi rêvaient les candidats de la primaire à 20 ans ?