Deux cadres de la Fédération des chasseurs de Haute-Saône condamnés à un an de prison pour exécution d’animaux protégés
Deux cadres de la Fédération des chasseurs de Haute-Saône condamnés à un an de prison pour exécution d’animaux protégés
Le Monde.fr avec AFP
Les deux responsables avaient ordonné à trois apprentis de tuer plus d’une centaine de chats sauvages et de rapaces pour faire proliférer le petit gibier.
Les anciens dirigeants de la Fédération des chasseurs de Haute-Saône ont été condamnés, jeudi 1er décembre, par le tribunal de Vesoul, à un an de prison ferme pour avoir donné l’ordre à trois apprentis d’exécuter plus d’une centaine d’animaux protégés. Le tribunal correctionnel a également prononcé des peines de quatre à douze mois de prison avec sursis pour un technicien de la fédération et les trois apprentis qui avaient reconnu avoir tué entre octobre 2010 et juillet 2013, sur ordre, plus d’une centaine de chats sauvages et de rapaces protégés dans la réserve cynégétique de Noroy-le-Bourg (Haute-Saône), près de Vesoul.
Le tribunal est allé bien au-delà des réquisitions du parquet, qui n’avait pas demandé la condamnation de l’ancien président de la fédération, demandant uniquement des peines de prison avec sursis pour les deux autres cadres et les apprentis. Une quinzaine d’associations de protection de la nature seront en outre indemnisées en tant que parties civiles.
« Prime de queue »
David Lombardot, l’ex-directeur, et Robert Putz, l’ancien président, « ont manipulé les gosses, M. Putz est le grand ordonnateur, il savait, il a laissé faire et il a encouragé », a déclaré la présidente du tribunal en rendant le jugement, avant de souligner « le trouble considérable causé à l’environnement ».
Les apprentis tiraient les chats sauvages et les rapaces au fusil, les blessaient mortellement ou les empoisonnaient sur le territoire de cette réserve gérée par la fédération de chasse départementale et destinée à faire proliférer le petit gibier. Ils devaient ensuite arracher la queue des animaux pour percevoir une rémunération baptisée « prime de queue ». Le procès a été rendu possible par le témoignage d’un des apprentis, qui a dénoncé les agissements.